Le président du comité d'organisation du Salon international du livre, Sila, M. Ahmed Boucenna, a présenté, à la faveur d'une conférence de presse animée, hier, à l'hôtel El Aurassi, la feuille de route de la 9e édition de ce carrefour de l'édition livresque nationale et internationale. Et qui reste sans nul doute la plus importante manifestation culturelle en Algérie. Placé sous le thème générique “La mémoire revisitée par la littérature”, le 10e Salon international du livre d'Alger, qui ouvrira ses portes du 21 au 30 septembre, se veut une visite guidée dans la mémoire collective algérienne. Ainsi, ce salon revisitera la pensée de saint Augustin, de Malek Bennabi tout en soulevant des thèmes d'actualité dont “L'islam et la laïcité”, “La pensée politique algérienne 1830-1962”, qui sera, selon M. Boucenna, l'événement phare de ce 10e Sila. “La décision que nous avons prise de retenir un thème générique ne veut pas dire abandon des activités qui ont fait le succès des éditions précédentes du Sila. Aussi, avons-nous reconduit les cafés littéraires, organisés autour d'œuvres littéraires que nous avons voulu revisiter. L'un d'eux est dédié aux écrivains femmes qui — à l'image de Assia Djebbar, membre aujourd'hui de l'Académie française — ont donné à la littérature algérienne ses plus belles lettres”, soulignera le président du comité. En matière de chiffres, le P-DG de l'Anep annoncera la participation de 667 maisons d'édition (350 présentes et 317 maisons représentées) représentant 22 pays, dont l'Inde, qui participe pour la première fois et qui sera représentée par une maison d'édition tunisienne. L'Algérie sera représentée par 125 maisons d'édition. Concernant les conditions d'accueil des maisons d'édition étrangères participant au Salon d'Alger, M. Boucenna affirmera que toutes les dispositions ont été prises afin de faciliter les procédures douanières. “En plus de l'exonération des taxes douanières, déjà appliquée durant le 9e Sila, nous avons mis en place une commission qui sera l'interlocuteur direct des participants. Elle aura pour mission de faciliter au maximum l'installation des exposants qui seront présents sur une superficie de plus de 8 000 m2.” L'orateur précisera, toutefois, que l'exonération des taxes douanières ne veut pas nécessairement dire baisse du prix du livre, dans la mesure où le salon reste un espace commercial pour les éditeurs. Concernant la polémique autour du livre religieux, Mohamed Tahar Guerfi, président du Syndicat national du livre (SNL), indiquera qu'une commission au niveau du ministère des affaires religieuses procèdera au contrôle des livres. “Le livre religieux ne cause problème que s'il est présenté de façon anarchique”, tranchera M. Boucenna, avant d'ajouter : “Le salon est un carrefour de cultures. nous ne pouvons pas faire l'apologie de l'extrémisme quel qu'il soit, moral ou religieux.” Pour sa part, le représentant de la Safex présentera le bilan de la 9e édition, qui a regroupé 300 exposants dont 210 étrangers. “Avec un chiffre d'affaires de 30 millions de DA, 285 000 $ de recettes et 30 millions DA de dépenses, on peut dire que, financièrement, le Sila est assez équilibré”, dira le responsable de la Safex, qui n'a pas manqué de souligner que le Salon international d'Alger s'autofinance et ne dispose d'aucune aide si ce n'est l'aide des sponsors. Représentant l'Association nationale des libraires algériens (Aslia), Fatiha Soual, sa présidente, présentera quant à elle les différentes manifestations culturelles retenues pour ce salon, dont des conférences-débats, colloques, ateliers de lecture et peinture pour les petits, ainsi que des soirées poétiques. W. L.