Les cours du gaz, impactés par le coronavirus, suivent une tendance orientée à la baisse depuis plus de deux mois. La pandémie de la Covid-19 a porté un coup dur aux marchés du gaz, faisant chuter la demande, la production ainsi que les prix. Ceux-ci ont dégringolé hier à 1,45 dollars le million de BTU, selon le site Oil Price. Les prix du gaz, très impactés par le coronavirus, suivent en fait une tendance nettement orientée à la baisse depuis plus de deux mois. Ils étaient déjà sur une trajectoire baissière avant la crise sanitaire se situant autour de 5 à 6 dollars le million de BTU. Et c'est dans ce contexte de crise gazière, où règne le chacun pour soi (dialogue au degré zéro entre pays consommateurs et pays producteurs), que les fournisseurs de gaz se démènent comme ils le peuvent, faisant face à d'énormes difficultés pour vendre leur gaz. Ainsi, la production de gaz, trouvant de moins en moins de débouchés, s'est repliée de 2,6% cette année, peut-on lire dans un rapport établi par le cabinet Rystad Energy. À mesure que s'installe la récession dans le secteur gazier, la concurrence sur les marchés s'intensifie, ce qui aura des incidences négatives sur les exportations en provenance des fournisseurs classiques comme la Russie, l'Algérie, la Norvège. Et n'échapperont à cette crise que les pays exportant de gros volumes de gaz à des prix bradés. Selon des chiffres contenus dans le même rapport, la production des gisements de gaz naturel, qui devait initialement atteindre 3 687 milliards de m3 cette année, contre 3 521 milliards en 2019, devrait plutôt baisser à 3 445 milliards de m3, avant de remonter à 3 485 milliards de mètres cubes en 2021 et à 3 551 milliards de mètres cubes en 2022. Le cabinet précise par ailleurs que la production la plus touchée reste celle du gaz associé (gaz naturel liquide et de condensat-mélange d'hydrocarbures). Il poursuit : celle-ci devait, initialement, rester largement stable d'une année sur l'autre par rapport au niveau de 547 milliards de m3 enregistré en 2019, mais, elle devrait désormais tomber à 517 milliards de mètres cubes en 2020, avant de reprendre de la rigueur et de grimper à 530 milliards de mètres cubes en 2021 et à 542 milliards de mètres cubes en 2022. Rystad Energy insiste sur le fait que la production du gaz associé ne dépassera probablement à nouveau les niveaux de production de 2019 qu'à partir de 2023. Il souligne, dans un autre chapitre, que la consommation de gaz devrait diminuer de 4% en 2020, sous les effets conjugués de la mise en place de mesures de confinement dans presque tous les pays et territoires pour ralentir la propagation du virus, et d'un niveau d'activité économique faible à cause de la pandémie de Covid-19. De son côté, l'Agence internationale de l'énergie (AIE) avertissait, dans un récent rapport, que la demande mondiale en gaz devrait enregistrer cette année une chute de 4% (soit 150 milliards de mètres cubes). Le repli devrait, ajoute-t-elle, se révéler comme deux fois plus important que celui qui avait suivi la crise financière mondiale de 2008. Le gaz avait déjà subi un ralentissement de sa croissance en 2019 (+1,8% par rapport à 2018), mais il continuait de bénéficier de la substitution au charbon très polluant, en particulier en Chine où les autorités veulent améliorer la qualité de l'air des grandes villes, est-il écrit dans ce document. Pendant ce temps, le cabinet Rystad Energy tente d'édulcorer, par certains aspects, son rapport, en regardant l'avenir avec optimisme Il note ainsi que la demande de gaz naturel devrait se redresser progressivement en 2021, quand bien même la crise de Covid-19 aurait des effets à plus long terme sur les marchés, de fortes incertitudes entourant encore les principaux moteurs de croissance à moyen terme.