Karim Tabbou, arrêté par deux fois en septembre 2019, est condamné à une année de prison ferme dans une affaire. En première instance, le militant avait écopé d'une peine de douze mois de prison, dont six mois avec sursis. Face aux critiques du Conseil des droits de l'Homme de l'Organisation des Nations unies, l'Algérie se justifie. Dans un rapport adressé aux Nations unies, la délégation algérienne à l'ONU et la délégation permanente de l'Algérie auprès de l'Office des Nations unies à Genève a "rassuré que la justice a respecté toutes les procédures prévues par la loi dans le traitement du dossier judiciaire du détenu en question". Le document affirme que les droits de Karim Tabbou en "tant que détenu sont respectés", selon le site Maghreb Emergent. "S'agissant des allégations faisant état de son isolement en détention, nous attestons qu'il ne fait l'objet d'aucune mesure d'isolement, ses avocats qui lui rendent visite matin et soir en est une preuve. L'isolement étant une mesure disciplinaire à l'égard des détenus qui ne se conforment pas aux règles de détention, et qui est une mesure prévue par la loi", rassure la délégation algérienne. Les avocats du coordinateur de l'Union démocratique et sociale (UDS), parti non agréé, ont toujours dénoncé l'isolement de leur mandant. L'autre sujet qui fâche les autorités algériennes est le déroulement du procès en appel de Karim Tabbou, le 24 février dernier. "Les magistrats siégeant à cette chambre pénale ont estimé que le dossier (comme d'autres dossiers qui étaient enrôlés à la même audience) n'avait pas de raison de connaître de renvoi dans la mesure où le prévenu était présent, ses avocats également, sachant que ces derniers étaient en connaissance parfaite du dossier depuis son début", écrit la délégation algérienne dans ce sens. Les autorités algériennes ne contestent pas que les critiques sur les conditions de détention de Karim Tabbou. Le courrier de la délégation algérienne rapporte que "Karim Tabbou n'a jamais été arrêté pour ses engagements politiques", mais qu'à "l'occasion des événements de 2019 qu'a connus l'Algérie, il a sciemment enfreint le contrat social qui lui impose le respect des lois et des institutions de la République à l'occasion de ses activités politiques, tel qu'exigé dans toutes les sociétés démocratiques". Il affirme que le militant politique s'est attaqué à l'ANP. "(...) Trois enregistrements publics de M. Tabbou mettent en exergue des paroles tendancieuses dirigées contre l'ANP", note le document. Karim Tabbou, arrêté par deux fois en septembre 2019, est condamné à une année de prison ferme dans une affaire. En première instance, le militant avait écopé d'une peine de douze mois de prison, dont six mois avec sursis. Mais lors du procès en appel, la peine a été aggravée à une année de prison ferme. L'affaire est entre les mains de la Cour suprême. En attendant, Karim Tabbou sera jugé aujourd'hui au tribunal de Koléa dans une deuxième affaire liée aux mêmes faits. Ses avocats estiment que contrairement aux assertions des autorités, Karim Tabbou est un détenu politique.