Le ministre des Finances, M. Mourad Medelci, a appelé hier lundi les différents opérateurs intervenant dans la réalisation des marchés publics “à être attentifs, plus que jamais, à une bonne utilisation des finances publiques” au moment où l'Etat mobilise une grande partie de ses ressources financières pour les projets d'infrastructures socioéconomiques. Intervenant lors d'une journée d'étude organisée à Alger par la Caisse de garantie des marchés publics (CGMP), le ministre des finances a relevé l'importance qu'il y a lieu de réserver aux conditions de financement des gros projets d'équipement de l'Etat, surtout que le volume des crédits alloués à ces derniers atteint une valeur annuelle globale représentant près de 22% du PIB, notamment suite à la mise en œuvre du programme complémentaire de soutien à la croissance allant de 2005 à 2009. Dans ce sens, M. Medelci a soulevé la question récurrente du retard dans le paiement des factures des marchés publics qui se traduit très souvent par des surcoûts imputés en dernier ressort au budget de l'Etat. D'où la création de la CGMP qui a pour mission principale de faciliter la réalisation financière des marchés publics à travers un accompagnement des entreprises en charge des commandes publiques. Lors de cette journée d'étude qui ouvre une série d'autres rencontres au niveau régional, il a été permis surtout de clarifier, aux différents intervenants dans la réalisation des marchés publics, le rôle de la CGMP dans le financement de cette catégorie de projets. Cette institution financière, explique-t-on, peut intervenir en accordant des avances de trésorerie sur les situations non réglées dans les délais réglementaires par le maître de l'ouvrage, comme elle est également habilitée à payer pour le compte de l'Etat les intérêts moratoires résultant des retards de paiement. L'objectif essentiel de ce dispositif, a expliqué le ministre, est d'atténuer les difficultés conjoncturelles de trésorerie des entreprises pour leur permettre de réaliser les ouvrages dans les délais contractuels et éviter, ainsi, les surcoûts. Cependant, a expliqué de son côté le secrétaire général de la CGMP, le rôle de cette caisse n'est pas de remplacer l'ordonnateur du maître de l'ouvrage, ni que les finances qu'elle engage doivent être perçues comme un paiement définitif du projet. Il s'agit seulement, selon lui, de pallier un dysfonctionnement des services de l'Etat pour que les conséquences de retard de paiement ne soient pas trop lourdes sur l'entreprise et de ne pas ralentir ou de mettre à l'arrêt le projet. D'ailleurs, a-t-il affirmé, les entreprises chargées de réaliser les marchés publics, qu'elles soient publiques ou privées, algériennes ou étrangères, incluent systématiquement les surcoûts dans leur offre financière en raison de la fréquence du problème de non-paiement des créances dans les délais prévus. Il est à rappeler que les marchés publics sont des contrats passés en vue de la réalisation de travaux, d'acquisition de fournitures, de services et d'études. Le contrat doit être d'un montant supérieur respectivement à six millions de dinars pour les prestations de travaux ou les fournitures, et à quatre millions de dinars pour les prestations d'études ou de services. Créée en 1998, la CGMP est une institution financière spécialisée chargée de faciliter la réalisation des projets d'investissement et toutes commandes publiques initiées par l'Etat et ses démembrements.