Des dizaines de paramédicaux et des travailleurs des établissements de santé de la wilaya, notamment ceux exerçant à l'unité Covid-19 de l'EPH et représentés par pas moins de huit sections syndicales affiliées à l'UGTA, ont organisé, hier, un sit-in de protestation contre les conditions de travail au sein de l'établissement Dahmani-Slimane de Sidi Bel-Abbès et surtout contre "l'attitude et le comportement irresponsable du DSP vis-à-vis des représentants des sections syndicales, ainsi que ses esquives et le non-respect du cadre légal des procédures surtout en ces moments sensibles de pandémie de Covid-19", lit-on dans un communiqué dûment signé par les sections syndicales des établissements de santé et dont nous détenons une copie. Les manifestants rencontrés ont indiqué : "Notre seule revendication consiste en la mise à la disposition de l'ensemble du personnel de santé des moyens de protection, le renforcement des effectifs de soins et d'hygiène, et nous ne demandons pas grand-chose, c'est juste le minimum pour la prise en charge des patients Covid-19. Pour cela, nous nous interrogeons sur la destination des budgets que l'Etat a consacrés pour la lutte contre le Covid-19. C'est nous, les paramédicaux, qui occupons le devant de la scène et faisons face aux dangers de la pandémie. Si nous sommes là aujourd'hui, c'est pour la santé du citoyen et la protection des employés car, nous avons constaté qu'il n'y a pas de volonté de la part des responsables locaux pour combattre cette pandémie." Et d'ajouter : "Lorsque nous avons présenté nos revendications au directeur de la santé, il a été surpris ; ce qui veut dire qu'il n'est pas au courant de ce qui se passe à l'EPH Dahmani-Slimane, où il ne s'est jamais présenté pour s'enquérir de ce que nous endurons face au danger qui nous guette au quotidien." Ils menacent de durcir leur mouvement si leurs revendications ne sont pas satisfaites. Par ailleurs, le personnel soignant de l'hôpital Hakim-Saâdane, dédié à la prise en charge des cas Covid, ont organisé, hier, une protestation pour dénoncer les conditions de travail déplorables dans lesquelles ils exercent. "Nous travaillons dans des conditions très difficiles, cela ne nous permet pas d'exercer notre mission, les patients meurent chaque jour des suites du manque de moyens et de personnel, nous sommes au bord de l'effondrement. Nous lançons à travers cette protestation un appel aux responsables de la santé de la wilaya pour intervenir. Il est regrettable de voir nos patients succomber sans ne pouvoir rien faire", nous déclare une praticienne. Par ailleurs, et pour les mêmes raisons, des dizaines de citoyens ont organisé, le même jour, un rassemblement devant le siège de la wilaya, exhortant au changement des choses. Ils ont recouvert l'enceinte de la bâtisse de banderoles sur lesquelles on pouvait lire des phrases dénonçant la mauvaise gestion de la crise sanitaire.