Les diplomates travaillaient d'arrache-pied lundi soir pour s'entendre sur un document final pour le sommet mondial qui s'ouvre aujourd'hui à New York pour moderniser l'ONU, certains faisant état de progrès laborieux alors que les Etats-Unis parlaient d'échec sur au moins deux points-clés. Leurs efforts visaient essentiellement à produire un texte qui soit suffisamment substantiel et ambitieux et ne semble pas trop en deçà du projet initial de réforme de l'ONU et de relance de la lutte contre la pauvreté proposé par le secrétaire général, Kofi Annan. Conséquence de la poursuite des tractations, la clôture officielle de la 59e session de l'Assemblée générale de l'ONU, présidée par le ministre gabonais des Affaires étrangères Jean Ping, initialement prévue lundi, a été repoussée à hier. Depuis trois semaines, le comité des 33 négocie principalement sur sept questions : droits de l'Homme, réforme de l'administration onusienne, développement, terrorisme, responsabilité de protéger les peuples menacés de génocide, consolidation de la paix et non-prolifération. Mark Malloch Brown, chef de cabinet de Kofi Annan, a voulu se montrer modérément optimiste. “On y arrive tout doucement”, a-t-il dit. Auparavant, le porte-parole de la mission américaine à l'ONU, Rick Grenell, avait jeté un froid en affirmant que les discussions avaient échoué sur les droits de l'Homme et la réforme de l'administration onusienne, ajoutant que cela mettait en danger la totalité du document final. Un responsable américain, qui a souhaité garder l'anonymat, a accusé les Non-Alignés d'être responsable de ces blocages, nommant en particulier la Chine, l'Egypte et le Pakistan, ainsi que la Russie. Mais l'ambassadeur brésilien, Ronaldo Mota Sardenberg, a démenti que les discussions sur les droits de l'Homme avaient échoué. Il a indiqué que le Royaume-Uni avait proposé une formule de compromis qui accepte le principe de la création d'un Conseil des droits de l'Homme mais laisse à l'Assemblée générale le soin d'en définir les modalités. C'est sur le développement, thème essentiel pour 80% des Etats membres dont tous ceux du Tiers-Monde, que le nouveau document apparaît le plus achevé. Suite à une concession américaine, il affirme la nécessité “d'assurer la réalisation dans les délais prévus des objectifs définis lors des précédents sommets” de l'ONU, “y compris ceux dénommés objectifs de développement du millénaire (ODM)”. Washington, réfractaire par principe aux objectifs chiffrés et avec échéances, s'était initialement opposé à la mention de ces huit ODM, qui visent à réduire la pauvreté et les maladies et avancer l'égalité des sexes d'ici 2015. Le texte mentionne également les engagements “par beaucoup de pays riches” de hisser progressivement leur aide publique au développement à 0,7% de leur PNB d'ici 2015, ce qui permet aux Etats-Unis de ne pas se sentir liés. R. I./Agences