L'intervention du président de la FAF, Kheirredine Zetchi, hier matin sur les ondes de la Chaîne 1, a confirmé ce que tout le monde savait déjà : le recours à l'assemblée générale pour trancher la question de l'avenir des championnats professionnels et amateurs pour la saison 2019-2020 revêt un caractère symbolique. Le verdict de l'auguste AG est connu à l'avance, et la proposition d'en finir avec cet exercice devenu encombrant avec la crise sanitaire actuelle passera donc comme une lettre à la poste. Ce qui conforte donc l'idée que cette problématique aurait dû être résolue au sein même du bureau directeur conformément à l'article 82 des statuts de la FAF qui stipule : "Le bureau fédéral est habilité à prendre une décision sur tous les cas non prévus par les présents statuts ou en cas de force majeure. Il statue dans ce cas conformément aux pratiques et usages reconnus dans le domaine du football." C'est donc en clair une perte de temps. En revanche, Kheirredine Zetchi et son bureau directeur ont sans doute eu raison de s'en remettre à l'avis des véritables acteurs du football, notamment les clubs, en ce qui concerne les modalités pratiques à appliquer en cas d'arrêt définitif des championnats. La question est sensible et mérite franchement une large consultation, mais au lieu d'opter pour une Agex, la FAF aurait dû opter pour une solution moins lourde, à savoir une consultation écrite auprès des clubs pros et amateurs. Bref, en raison de la situation sanitaire, Zetchi a laissé entendre que tous les chemins mènent à une consultation écrite (par mail) des membres de l'AG pour répondre à des questions précises, à savoir : 1-Faut-il arrêter les championnats. 2- Voulez-vous d'une année blanche ? 3- Voulez-vous la validation des résultats avec consécration pour les titres, l'accession et la relégation ? 4- Voulez-vous une validation des résultats pour les consécrations seulement, donc annulation de la relégation ? C'est cette dernière proposition qui devrait être du reste plébiscitée par les membres de l'AG pour des raisons évidentes. Zetchi n'a pas omis de glisser d'ailleurs que le recours à la consultation écrite a déjà eu l'aval de la FIFA. Il a cependant révélé également que le MJS n'a toujours pas répondu à la demande de la FAF d'organiser l'Agex. Selon nos informations, la tutelle aurait souhaité que le bureau fédéral tranche sans recourir à l'AG pour mettre fin au suspense. Le MJS cherche aussi à savoir si l'organisation d'une Agex est légale, sachant que l'article 29 des statuts stipule : "Aucune modification ne peut être apportée à l'ordre du jour d'une assemblée générale extraordinaire. L'Assemblée générale extraordinaire est compétente pour se prononcer sur le changement du lieu du siège de la FAF, la modification des statuts et la dissolution de la fédération." Soit aucun point lié au système de compétition. Ce que Zetchi réfute, affirmant que l'Agex est tout à fait "légale et nécessaire" en raison de la situation exceptionnelle que vit le pays. "L'article 29 des statuts ne dit pas que l'Agex est organisée seulement dans ces cas (...)", se défend-il. Dernier point important, Zetchi a concédé que la question liée au sort de la Coupe d'Algérie doit être aussi posée aux membres de l'AG au nom justement de la concertation généralisée et sans exception prônée par la FAF. Ce que le communiqué de la fédération publié mercredi après la réunion du bureau fédéral n'avait curieusement pas mentionné. Rectificatif.