Suite à l'appel du Collectif autonome des médecins résidents de la wilaya de Constantine (Camra), plus d'une centaine de médecins résidents ont organisé, hier, dans la matinée, un sit-in de protestation dans l'enceinte de l'hôpital Ibn-Badis de Constantine pour dénoncer "le climat d'insécurité" qui règne, selon eux, à l'intérieur de l'établissement, et "le manque flagrant de lits de réanimation et d'oxygène qui persiste depuis plusieurs semaines". Ils revendiquent également "l'ouverture d'autres structures sanitaires afin de désengorger le CHU saturé par le nombre sans cesse croissant de patients atteints de Covid-19". En effet, dans un communiqué rendu public, le collectif évoque "un constat inquiétant des dépassements répétés, des agressions verbales et physiques à l'encontre des médecins exerçant au CHU Ibn-Badis et plus précisément dans les unités réquisitionnées pour la Covid-19. Cela, dans un contexte épidémiologique des plus déplorables marqué par une augmentation du nombre de contaminés". "Certaines personnes continuent à agresser en toute impunité des médecins engagés corps et âme dans la lutte contre cette pandémie." Dans le même document, le Collectif affirme avoir "tiré la sonnette d'alarme auprès des autorités locales pour dénoncer l'insécurité et que, malgré les sollicitations ainsi que les propositions des professionnels de santé pour la mise en place d'unités de la Sûreté nationale au service consultation et d'unités dédiées à la prise en charge des patients Covid-19, rien n'a été entrepris pour assurer la sécurité du personnel soignant exerçant au CHU, laissant ces derniers livrés à eux-mêmes. De ce fait, le Collectif appelle les autorités compétentes à assurer sa sécurité en application des recommandations du président de la République appelant à la protection des blouses blanches engagées dans une lutte effrénée contre cette pandémie". En outre, le Collectif accuse les autorités locales "d'inertie devant le manque d'oxygène au sein des unités Covid-19, causé par des défaillances dans le réseau de distribution ayant gravement impacté la continuité des soins, ainsi que la prise en charge des malades". Aussi, il a été constaté "un manque flagrant en lits de réanimation limitant les capacités d'hospitalisation au CHU", souligne le Camra. De ce fait, ajoute le communiqué, le Camra appelle "les autorités locales compétentes à mobiliser d'autres structures sanitaires sur le territoire de la wilaya pour faire face à l'afflux des patients présentant des indications pour une hospitalisation devant le manque criant de lits malgré la mobilisation des capacités maximales du CHU de Constantine". Enfin, le Camra dénonce "la gestion anarchique de l'épidémie dans la wilaya de Constantine, et appelle les autorités à prendre des décisions fermes et à tenir compte de toutes les doléances exposées".