La ville de Draâ El Mizan connaît, ces derniers temps, une alimentation aléatoire en eau potable. Les habitants doivent encore vivre ce sempiternel problème en espérant que l'hiver sera prolifique. En effet, certains quartiers, à l'exemple de la cité Caper ou encore celle de l'Indépendance, ne reçoivent cette denrée rare qu'une fois tous les 15 jours, voire 20. Plusieurs responsables de comité de quartiers nous ont appris qu'ils n'avaient jamais vécu une année pareille. D'ailleurs, il suffit d'un tour en ville pour voir cette réalité. Des cohortes de bambins font le pied de grue devant des établissements publics suppliant le gardien en vue de leur remplir leurs bidons. “Au début de l'été, la distribution était normale. Vers la mi-août, tout a changé. Parfois, au bout de 30 minutes, il n'y a plus d'eau dans les robinets. On n'arrive même pas à remplir quelques jerricanes”, dit avec colère un habitant de la cité Caper. Notre interlocuteur ajoutera que d'autres quartiers n'ont pas trop souffert de ce problème. “Au Val d'Hydra, l'eau coule H24”, ironise un jeune d'une autre cité pour dire qu'il y a des quartiers mieux servis que d'autres. Heureusement, avant la dissolution de l'APC, la décision de doter deux points d'eau importants, à savoir la fontaine publique Les Pins et celle située à proximité de la maison de jeunes Mansouri-Arezki, de deux bâches à eau avait été prise. D'ailleurs, ces deux ouvrages ont été bien accueillis par la population. “C'est une initiative louable. Il y a quelque temps, des quantités considérables de ce liquide précieux étaient déversées dans la nature. Maintenant, l'eau est emmagasinée dans ce réservoir que vous voyez. Aussi bien les habitants de la ville que ceux de la périphérie peuvent s'alimenter à partir de ces fontaines en attendant que la situation se normalise”, déclare un citadin venu remplir ces jerricanes. Draâ El Mizan souffre de ce sempiternel problème depuis longtemps, car la seule chaîne qui l'alimente, c'est-à-dire celle de Mechtras, fonctionne toujours avec des équipements vétustes. Souvent, les motopompes tombent en panne si bien que la distribution est perturbée. Quant à la deuxième chaîne, celle du couloir de Sid Ali Bounab, elle ne sert à rien car, depuis des années, aucune goutte n'a coulé dans les fontaines des villages censés être alimentés par ce couloir. D'ailleurs, les citoyens des versants sud et ouest, allant de Tazrout jusqu'à Frikat, avaient occupé plusieurs fois l'APC de Draâ El Mizan. Les citoyens de ce versant avaient interpellé le wali de Tizi Ouzou, en visite dans la région en juin dernier, à ce propos. En tout cas, le problème restera inchangé si un projet de grande envergure n'est pas lancé. Les responsables du secteur ne voient comme solution que l'alimentation à partir d'un grand barrage tel celui de Taksebt ou encore de Koudia Asserdoun (Bouira). Avant que tout cela ne soit possible, les citoyens de la région doivent encore vivre le calvaire en espérant que l'hiver sera prolifique en eau. O. GhilÈs