Des jeunes venus des quartiers et cités de Draâ El-Mizan ont fermé la mairie pour exiger l'arrêt immédiat de cette alimentation. Bien que la région de Draâ El-Mizan ait souffert ces dernières années du sempiternel problème d'eau potable, la potabilisation de l'eau du barrage préoccupe au plus au point les 22 000 habitants que compte la ville et ne veulent plus de cette alimentation. En effet, pour atténuer cette crise, les responsables de la direction de l'hydraulique ont pris en septembre 2009 l'initiative de doter le barrage d'une station monobloc traitant 2 500 mètres cubes/ jour, mais depuis sa mise en service en novembre dernier, c'est toujours la grogne. Les habitants de la ville préfèrent alors acheter de l'eau minérale ou s'approvisionner des fontaines situées à Azoumbi (les Pins). Mercredi dernier, des jeunes venus des quartiers et cités de Draâ El-Mizan ont fermé la mairie pour exiger l'arrêt immédiat de cette alimentation. “Nous ne voulons plus entendre parler de cette eau”, vocifère un jeune assis sur le perron de cet édifice interdisant l'accès à toutes les personnes venues se faire délivrer leurs papiers administratifs. “Nous demandons l'intervention du wali”, ajoute un autre. Le maire et ses adjoints ont tout fait pour recevoir un groupe de citoyens protestataires. Finalement, l'idée d'une réunion entre le comité citoyen et les élus locaux a été prise pour tenter de trouver des solutions fiables à ce problème vital. Contacté après la réunion entre les deux parties, le maire nous a répondu qu'une option a été retenue. “Nous nous sommes entendus pour alimenter alternativement la ville à partir des forages du Pont noir et du barrage local. Car, même si la population ne consomme cette eau, il faut dire qu'elle est utilisée pour d'autres usages. Le programme de distribution sera affiché en ville. Mais pour arrêter immédiatement l'alimentation à partir de la station de traitement, ce n'est pas possible car ce n'est pas toute la population qui la rejette”, nous a-t-il confié. “J'ai répondu aux jeunes que seule une pétition signée par toute la population pourrait peut-être aboutir à cette revendication.” Interrogée par nos soins, une source proche du secteur de l'hydraulique nous a confirmé que cette eau est potable. “Depuis la mise en service de cette station, aucun cas de maladie n'a été signalé. Il faut que ces gens nous présentent une contre-expertise. Pour le moment, nos chimistes travaillent, traitent et analysent cette eau sur place dans le laboratoire attenant à cette station”, a-t-elle ajouté à ce propos. Il faut rappeler que ce projet a coûté plusieurs milliards de centimes. Pour répondre à la forte demande en eau potable à Tizi Gheniff dans la même région, une station de ce type est en cours d'installation au barrage de cette commune. L'épineux problème d'alimentation en eau potable du versant-sud de la wilaya serait réglé définitivement après le transfert des eaux du barrage de Koudia Acerdoune de Bouira dans des délais proches à en croire les responsables du secteur hydraulique. O. Ghilès