Il est évident que le jeune patron du port de Béjaïa n'est pas de nature à obéir au cercle des saboteurs de l'économie nationale qui continue de sévir depuis l'époque où les Bouteflika et les Kouninef imposaient leurs propres lois contre celles de la république. Le port de Béjaïa est paralysé par une grève illimitée depuis 8 jours provoquant une perte sèche de 200 millions de dinars. Initié par l'UGTA locale, le débrayage a été enclenché suite à la mise à pied disciplinaire, à l'encontre d'une dizaine de travailleurs ayant pris part à la grève du 5 juin dernier. Et cette situation n'est, évidemment, pas sans conséquence sur la trésorerie de l'entreprise. Son P-DG, Halim Kasmi, que nous avons joint au téléphone, parle d'un manque à gagner pour l'entreprise "estimé à plus de 200 millions de dinars", sans compter les surestaries, "supportées par les réceptionnaires et le Trésor public, qui avoisinent les 500 000 dollars". Il accuse les membres du conseil syndical de l'UGTA d'avoir entraîné "une partie des travailleurs dans un débrayage illégal". Le secrétaire général de l'Union de wilaya qui évoque le "statu quo" dans ce conflit, pointe du doigt le premier responsable de l'entreprise. Cependant, la grève prend une autre tournure dès lors que l'UGTA exige le départ du président-directeur général du port de Béjaïa. Une bien curieuse revendication ! L'organisation syndicale a même saisi le patron du groupe Serport, Djeloul Achour, lui-même ancien P-DG de l'entreprise portuaire de Béjaia, où il s'est distingué par son entreprise de blocage avant d'être promu chef de tous les ports du pays. Les grévistes affirment que "tout a commencé avec le renouvellement de la section syndicale". Le management actuel de l'EPB refuse manifestement de travailler avec le nouveau partenaire social choisi par les travailleurs. On a assisté alors au non-respect des engagements pris par l'administration de l'EPB". Conséquence : le 5 juin dernier, les travailleurs ont eu recours à une grève. Les grévistes organisent depuis le début du mouvement de grève un sit-in permanent à quelques mètres du port de Béjaïa. Leur principale revendication : "Le départ du P-DG". Etonnant ! Les syndicalistes ont expliqué que le port de Béjaïa aura "tôt ou tard des problèmes financiers et structurels majeurs, qui vont affecter inévitablement les travailleurs et leurs acquis". Faux, rétorque le P-DG, Halim Kasmi. "En moins d'une année, on a pu mettre en exploitation plusieurs installations pour améliorer les résultats commerciaux de l'entreprise. Je cite entre autres la mise en exploitation d'un nouveau poste quai, d'une zone de restitution des conteneurs vides et le lancement d'un dispositif inédit qui sont les fenêtres d'accostage, qui à terme peuvent complètement éliminer les surestaries générées par l'escale des porte-conteneurs", assure-t-il. Plus encore, a ajouté M. Kasmi, "nous avons terminé le premier semestre avec un résultat physique de 5,43 millions de tonnes de marchandises générales, soit une augmentation de 7,43% par rapport à la même période de l'année passée. Le chiffre d'affaires a également augmenté de 5,56%, et le résultat d'exploitation est de 468%. On laisse le soin aux gens d'apprécier objectivement ces réalisations." Pourquoi veut-on alors le départ de l'actuel premier responsable de l'EPB ? Plutôt qui veut sa tête ? Sinon comment expliquer cette obstination à vouloir réclamer le départ de Halim Kasmi alors qu'il a réalisé des résultats positifs en un temps record ? Il est à se demander si la réussite de ce dernier dans sa mission ne dérange pas ceux qui ont pour habitude de saboter le développement économique de la région et du pays ! Il est fort à parier que les réponses à ces questions ne se trouvent pas à Béjaïa. Il est évident que le jeune patron du port de Béjaïa n'est pas de nature à obéir au cercle des saboteurs de l'économie nationale qui continue de sévir depuis l'époque où les Bouteflika et les Kouninef imposaient leurs propres lois contre celles de la République. B. B.