Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a mis l'accent, lors de la réunion du Conseil des ministres d'avant-hier, sur la nécessité d'augmenter davantage la production agricole, afin d'assurer au pays une sécurité alimentaire et un allégement plus conséquent de la facture d'importation. En ce sens, il a jugé impératif de mettre un terme au système des cycles de production irréguliers. Il a également ordonné que soit finalisé, à brève échéance, le programme de réalisation des aires de stockage de produits agricoles pour permettre la nécessaire régulation du marché. Il faut évoquer, à ce propos, la désorganisation qui caractérise les différentes filières agricoles, marquée par des flambées injustifiées des prix, une rareté de produits à cause de leur stockage par certains agriculteurs indélicats, des interventions illicites d'intermédiaires entre le producteur et le détaillant... Ce sont autant de contraintes qui freinent la contribution du secteur agricole à la croissance économique. Néanmoins, ces derniers mois, l'on constate un approvisionnement du marché en produits agricoles en abondance et à des prix acceptables. L'autre socle sur lequel est fondée la nouvelle feuille de route du secteur de l'agriculture a trait à l'indispensable installation d'usines de transformation des produits agricoles dans les zones de production. Une instruction particulière a été donnée dans ce sens au ministre de l'Agriculture. Mesurant l'important apport de la région du sud du pays dans la production nationale, le Président a instruit le Premier ministre pour qu'il prenne les dispositions, avec le ministre de l'Enseignement supérieur, pour mettre en place, en extrême urgence, au niveau d'une université du Sud, un institut spécialisé dans l'agriculture saharienne, en faisant appel, au besoin, à la coopération internationale avec les partenaires étrangers qui ont acquis une expérience avérée dans le domaine. La mise en œuvre de ce programme, dont l'échéance s'étend entre le 2e semestre 2020 et la fin de l'année 2021, nécessite, cependant, est-il mentionné dans le communiqué diffusé à l'issue de cette réunion, une réorganisation adéquate des structures du ministère de l'Agriculture, autant sur le plan national, régional que local. Il s'agit, entre autres, de la création d'offices et de structures qui permettraient une synergie avec les agriculteurs. Par ailleurs, les oléagineux, le maïs, les produits sucriers, ainsi que les filières particulières comme l'apiculture, l'élevage et la production laitière sont considérés comme des pistes à suivre en priorité. Cela étant, le ministre de l'Agriculture a été instruit de présenter, dans un délai d'un mois, un point de la situation sur les programmes liés à l'ensemble de ces filières, en procédant à un ciblage approprié des zones de production dans les régions du Sud. B. K.