Devant la recrudescence des actes de violence qu'ils soient verbaux, physiques ou moraux, contre le personnel hospitalier, le gouvernement a pris le taureau par les cornes en adoptant une batterie de mesures à même d'y mettre un terme de manière définitive. Aussi, le Conseil des ministres tenu dimanche dernier, a adopté un projet d'ordonnance modifiant et complétant le code pénal visant à assurer une meilleure protection des professionnels de la santé. Le projet en question, présenté par le ministre de la Justice, vise non seulement "à protéger les professionnels des agressions mais également à réprimer les actes d'atteinte à la dignité des patients et au respect dû aux personnes décédées par le biais de la publication d'images et de vidéos". Il s'agit aussi de "réprimer l'intrusion aux lieux non ouverts au public au sein des établissements hospitaliers et la répression aggravée des actes de destruction des biens et des équipements médicaux". En ce sens, il a été décidé de la condamnation d'une à trois années de prison pour toute agression verbale, de trois à dix ans pour toute agression physique selon la gravité de l'acte et jusqu'à la perpétuité en cas de décès de la personne agressée. Pour ce qui est des pertes matérielles, outre la condamnation à une peine de deux à dix ans, une pénalisation financière de l'ordre de 3 millions de dinars sera appliquée et à laquelle s'ajoute la demande de réparation présentée par l'établissement agressé. Le président de la République a insisté, à cette occasion, sur "la rigueur et la fermeté avec lesquelles doivent être appréhendés les actes criminels", tout en ordonnant qu'une attention "particulière" soit accordée aux besoins d'indemnisations dans les cas de dégradation des biens publics. Pour ce qui est de l'assurance des personnels de la santé : le président de la République a souligné, à ce sujet, que "cette assurance, qui vient compléter la loi relative à la protection des professionnels de la santé, est le moins que l'Etat pouvait faire pour montrer la reconnaissance de toute la nation à un corps qui se trouve depuis le début de la pandémie de Covid-19 au-devant de la bataille sanitaire nationale". Nabila Saïdoun