Outre l'abandon des dispositifs Cnac, Angem et Ansej, le Groupement propose une amnistie bancaire et fiscale et l'accès des anciennes entreprises aux marchés publics. La décision du gouvernement de venir au secours des entreprises Ansej, en rééchelonnant les dettes et en épongeant leurs pénalités, n'a pas reçu un écho favorable du Groupement national d'appui à la microentreprise, (Game), qui a qualifié ces mesures "d'inadaptées" et "visant la prolongation de la souffrance de centaines de milliers de familles algériennes victimes d'une politique de rachat de la paix sociale". À ce propos, le président du Game, Yassine Guellal, a indiqué que "cette décision a déjà été prise par le gouvernement Sellal, qui avait proposé, à l'époque, un rééchelonnement des dettes sur 20 ans, avec suppression des pénalités et des intérêts, et elle a été rejetée dans la forme et dans le fond". "Alors, comment accepter la proposition du gouvernement actuel sachant que le rééchelonnement des dettes qu'il nous propose n'est que sur 5 ans et, de surcroît, uniquement pour les entreprises issues du dispositif Ansej", a-t-il ajouté. Quant au financement du cycle d'exploitation de ces entreprises, cette décision est venue en "retard", a estimé Yassine Guellal, expliquant que "cette étape n'est valable que pour les nouvelles entreprises car, si on veut l'adapter aux anciennes entreprises, il faudrait d'abord remettre leur compteur à zéro". "Dans ces cas-là, l'amnistie générale est une solution qui s'impose !", préconise-t-il. Si le ministre délégué chargé des Incubateurs, Nassim Diafat, qui était, avant-hier, en visite de travail à Constantine, a exclu tout effacement des dettes des jeunes entrepreneurs qui ont bénéficié du soutien de l'Ansej et plaidé plutôt pour leur remboursement suivant des mécanismes spécifiques, Yacine Guellal estime que "la seule et unique solution pour la partie dette est l'amnistie générale comme première étape essentielle". Pour lui, la deuxième étape est la réanimation de ces entreprises à travers des crédits d'exploitation, l'accès aux marchés publics et la défiscalisation. "Nous, en tant qu'organisme d'appui à la microentreprise, demandons la défiscalisation totale de la micro-entreprise, car nous estimons que nous ne pouvons pas faire d'elle un réservoir d'impôt, puisque son objectif essentiel est d'éradiquer la pauvreté, d'absorber le chômage et de créer de la richesse", a développé Yassine Guellal non sans considérer que "la défiscalisation assurera la pérennité de ces entreprises, la préservation des postes de travail et la création de la richesse". En revanche, en ce qui concerne les conventions de travail, Yassine Guellal se dit plutôt favorable à la proposition du gouvernement, en affirmant que "c'est une bonne chose d'assurer des plans de charge aux entreprises". Mais cela doit se réaliser, a-t-il toutefois jugé, "dans un cadre bien réglementé pour préserver les droits de ces entreprises et les protéger notamment de l'exploitation à des prix dérisoires par les sous-traitants". Et comme proposition du Game, Yassine Guellal a appelé carrément à mettre fin aux trois dispositifs Ansej, Cnac et Angem, et de les remplacer par des dispositifs rattachés aux différents ministères qui doivent posséder leur propre dispositif de création d'entreprises. "Pour les entreprises anciennes, nos propositions sont scindées en deux parties, à savoir la partie amnistie bancaire, PNR, fiscale et parafiscale, puis, en seconde partie, l'accès aux marchés publics et la régulation de la sous-traitance, accorder des crédits d'exploitation pour la relance des activités et l'accès au foncier industriel et agricole", a conclu Yassine Guellal.