L'ouest du pays, qui souffre aujourd'hui d'une pénurie chronique, bénéficiera de l'implantation de plusieurs projets d'usines de dessalement d'eau de mer. Ce qui réglera en partie les difficultés d'accès de sa population à l'eau potable. Le P-DG de l'AEC, l'entité constituée entre Sonatrach et Sonelgaz ayant en charge le programme de dessalement d'eau de mer, M. Sari a indiqué qu'il porte sur la production de 1 200 000 mètres cubes/ jour à l'occasion de la signature des contrats avec le consortium espagnol Geida. Le chiffre est donc revu à la hausse. Il était prévu initialement 1 million de mètres cubes/jour. Tous les projets doivent être bouclés en 2008, voire avant fin 2009. Il s'agit des usines du Hamma (200 000 mètres cubes/jour), de Skikda (150 000 mètres cubes/jour), de Béni Saf (150 000 mètres cubes/jour), de cap Djinet (100 000 mètres cubes/jour), de Sidna Younchaâ (150 000 mètres cubes/jour à Tlemcen), de Douaouda (100 000 mètres cubes/jour), de Mers El-Kebir (100 000 mètres cubes/ jour), de Mostaganem (200 000 mètres cubes/jour), de Honaïne (150 000 mètres cubes/ jour à Tlemcen), de Annaba ( 5O 000 mètres cubes/jour), de Ténès (100 000 mètres cubes/ jour). Deux ou trois projets sur cette liste seront réalisés après 2009. Dans ce programme, une usine vient d'être achevée, celle d'Arzew, d'une capacité de 90 000 mètres cubes/jour. Les travaux de la station du Hamma viennent de démarrer. Les contrats ont été signés pour Skikda et Béni Saf. Avant la fin de l'année, les investisseurs — en partenariat avec l'AEC — qui auront en charge les autres projets seront connus avant la fin de l'année. À noter que des sociétés espagnole, canadienne et américaine se disputent ce marché. Ceux qui ont déjà obtenu des contrats sont Black and Veatch (USA, Arzew), Ionics actuellement détenue par General Electric (Etats-Unis, projet du Hamma), Geida (Espagne, projets de Skikda et Béni Saf). La canadienne SNC Lavalin a soumissionné, mais n'a pas obtenu de contrat. Tous ces projets sont destinés à régler en partie les besoins en eau des villes côtières. Primo, pour ne pas être soumis aux aléas climatiques, l'Algérie étant un pays aride. Secundo, dans un souci d'aménagement du territoire, il s'agit de dégager des ressources en eau à partir des barrages du Nord vers les Hauts-Plateaux, pour favoriser le développement de ces régions. Tertio : à moyen et long terme, le développement du tourisme en Algérie nécessitera de gros besoins en eau. En résumé, la production de 1 200 000 mètres cubes/ jour d'eau de mer dessalée à l'horizon 2008-2009 atténuera de façon très sensible les difficultés d'accès de la population à l'eau potable. C'est de quoi alimenter 8 millions d'habitants, 16 millions d'habitants, en supposant que 50% des besoins seront satisfaits par l'eau de mer, 50% par de l'eau des barrages ou des nappes, à raison d'une dotation de 150 litres/ jour par habitant (norme OMS). Il s'ensuit qu'une alimentation continue ou satisfaisante de la majorité de la population dépendra aussi de la réalisation dans les délais des grands projets de transfert tels que le Mao, le Taksebt, des forages ainsi que des travaux de réhabilitation des réseaux des villes du Nord. Le dessalement d'eau de mer constitue donc un appoint important, voire stratégique pour l'Algérie. Il n'est cependant pas la solution miracle à la pénurie en eau que vit le pays. N. RYAD