Les titulaires d'un doctorat et d'un magistère, exerçant en tant qu'enseignants vacataires à l'université Mouloud-Mammeri de Tizi Ouzou, ont organisé, hier, un rassemblement devant le rectorat à l'effet d'attirer l'attention des responsables sur leur situation socioprofessionnelle. Devant l'entrée principale du rectorat, les dizaines de protestataires, qui ont pris part à ce rassemblement, ont déployé une large banderole sur laquelle on pouvait lire : "Cessez le bricolage, reconnaissez le droit des titulaires de diplômes en doctorat et en magistère au recrutement direct." "Certains enseignants exercent comme vacataires depuis 12 ans, ce qui est inconcevable. Une aberration", a dénoncé un de leurs représentants, Khaled Amirouche Ouakli. "Nous avons organisé ce rassemblement pour dénoncer cette situation des plus détériorées sur le plan socioprofessionnel et qui dure depuis des années, et aussi pour réclamer notre recrutement direct et sans condition." Pour notre interlocuteur, malgré les nombreux courriers adressés au responsable de l'université et au ministre, la situation des enseignants vacataires de l'UMMTO est toujours la même. "Plus d'une année après notre premier courrier adressé au recteur de l'université et à la tutelle, aucune prise en charge sérieuse de nos doléances n'a été annoncée. La situation est toujours la même !", a encore déploré notre interlocuteur. En effet, et dans un courrier adressé au recteur de l'université dont nous détenons une copie, les concernés ont, d'emblée, rappelé qu'"hélas, l'université s'éloigne des objectifs qui lui sont assignés et sombre dans l'immobilisme et une inefficacité des plus incompréhensibles". Ils ont justifié ce constat par, notamment, la marginalisation dont souffre l'élite de l'université. "Cette élite, qui s'est investie et a prouvé ses capacités et ses compétences quant à l'assimilation et à la transmission du savoir et en matière de recherche scientifique, se retrouve, dans le meilleur des cas, exploitée dans des conditions inhumaines et indignes en tant qu'enseignants vacataires sans couverture sociale et salaire décent", ont-ils dénoncé. Outre ce constat acerbe, les rédacteurs du courrier ont encore rappelé que "les facultés ne parviennent à rattraper le manque flagrant d'enseignants qu'en recourant systématiquement aux enseignants vacataires, mais rarement à leur recrutement". Ce qui oblige, affirment-ils, certains enseignants à chercher des cieux plus cléments et plus soucieux de promouvoir leur savoir et leurs compétences. C'est pourquoi, ces enseignants vacataires demandent leur recrutement, afin, écrivent-ils, de parer au besoin flagrant et pressant en enseignants chercheurs, d'autant plus, estiment-ils, que ce droit au recrutement direct, sans concours, est reconnu par les textes de loi.