L'ex-coordinateur du mouvement Mouwatana à Constantine était poursuivi pour des publications au vitriol sur les réseaux sociaux ciblant des personnalités politiques au sommet de l'Etat. Une peine de deux années de prison ferme assortie d'une amende de 100 000 DA a été prononcée hier, par le tribunal de Constantine à l'encontre de l'activiste Abdelkrim Zeghilèche. Arrêté et mis sous mandat de dépôt le 23 juin dernier, Krimo, comme aiment à l'appeler ses amis et ses proches, qui a comparu lundi passé devant le tribunal de Constantine à la cité Ziadia, était poursuivi pour offense au président de la République et atteinte à l'intégrité du territoire national. Poursuite que l'ex-coordinateur du mouvement Mouwatana à Constantine doit notamment à des publications au vitriol sur les réseaux sociaux, ciblant des personnalités politiques au sommet de l'Etat et appelant à la reprise du Hirak. Et ce n'est donc que la semaine dernière, après un premier report, que ce nouveau procès d'Abdelkrim Zeghilèche s'est ouvert en présence des membres de sa famille, de ses amis et de nombreux activistes de Constantine. Il est poursuivi en vertu de l'article 144 bis du code pénal qui stipule que "toute personne qui offense le président de la République par une expression outrageante, injurieuse ou diffamatoire, que ce soit par un écrit, un dessin, une déclaration, ou par tout autre support de la parole ou de l'image, ou que ce soit par tout autre support électronique, informatique ou informationnel, est punie d'une amende de 1 000 000 de dinars à 500 000 DA". L'autre charge retenue contre lui est, elle, passible de peine d'emprisonnement, selon l'article 79 du code pénal. "Quiconque a entrepris, par quelque moyen que ce soit, de porter atteinte à l'intégrité du territoire national, est puni d'un emprisonnement d'une durée de un à dix ans et d'une amende de 3 000 à 70 000 DA". Mis en délibéré, après que le représentant du ministère public a requis une peine de 3 ans d'emprisonnement, le verdict de ce procès a été rendu hier. Pour rappel, le 21 janvier dernier, le même tribunal avait prononcé à son encontre une peine de six mois de prison ferme assortie d'une amende de 100 000 DA et la saisie des équipements de la radio web qu'il dirigeait dans le cadre d'une autre affaire instruite au mois de novembre 2018. Cinq chefs d'inculpation dont l'atteinte à l'image du président de la République déchu avaient été alors retenus contre lui. Auparavant, le 27 novembre 2018, Abdelkrim Zeghilèche, qui avait été reconnu coupable de diffamation dans une autre affaire intentée contre lui par un activiste du mouvement associatif à Constantine, a été condamné à une peine de deux mois de prison avec sursis assortie d'une amende de 50 000 DA après près de 50 jours d'emprisonnement.