Les chefs d'entreprise et les experts savent mieux que quiconque ce qu'il faut faire pour sortir l'économie de l'impasse et la remettre sur la bonne voie. Lors de la réunion du Conseil des ministres, tenue dimanche, le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a ordonné au gouvernement "de veiller à la mise en œuvre sur le terrain des décisions et recommandations de la Conférence nationale de relance économique, tenue les 16 et 17 août, afin qu'elles ne restent pas à l'état de simples écrits, car le sort du pays est tributaire de la concrétisation de cette nouvelle approche", peut-on lire dans un communiqué rendu public à l'issue de la réunion. Le président a chargé le Conseil national économique et social d'assurer "le rôle de médiateur entre l'Exécutif et les opérateurs économiques, en s'érigeant en cellule de veille pour le suivi de la mise en œuvre des mesures prises". Il a également demandé au gouvernement de "présenter, dans un délai d'un mois, une évaluation préliminaire de l'application de ces décisions et recommandations au Conseil des ministres et de lier la réalisation de chaque projet à un délai préalablement défini". Le chef de l'Etat a, en outre, "chargé les ministres des Finances, du Commerce et de l'Industrie d'identifier la nature du guichet unique, ses missions et sa géolocalisation pour être opérationnel dans trois mois au plus tard, et de ne s'occuper que des grands investissements". L'Exécutif se montre ainsi disposé à joindre le geste à la parole. C'est du moins ce qu'il exprime très clairement dans le discours. Il faut cependant faire une grande distinction entre la volonté politique d'accomplir quelque chose pour l'économie et le fait de livrer un discours en faveur de l'économie, font observer certains experts, pour lesquels, il y a eu beaucoup de solutions formulées, par le passé, pour stimuler l'économie, mais peu d'entre elles ont, à ce jour, été traduites en actions. Certes, l'Exécutif déploie aujourd'hui des efforts concertés pour rétablir la confiance des investisseurs nationaux et étrangers et favoriser la relance de l'économie nationale. Il sait que le chantier de la relance est vaste et les défis de l'heure et de l'avenir sont nombreux. Les chefs d'entreprise et les experts savent mieux que quiconque ce qu'il faut faire pour sortir l'économie de l'impasse et la remettre sur la bonne voie. En tout cas, experts et opérateurs économiques ont formulé un ensemble de recommandations à l'occasion de la "Conférence nationale sur le plan de relance pour une économie nouvelle". Ils ont ainsi préconisé "le recours au mode de partenariat public-privé", comme solution pour "financer" et "gérer" les projets dans certains secteurs, avec la mise en place de mécanismes "nécessaires" et "indispensables" à cela. Ils ont, également, insisté sur "l'amélioration du climat des affaires, à travers la simplification au maximum des procédures administratives qui donnent souvent lieu à une bureaucratie qui sape toutes les initiatives". Ils ont, par ailleurs, recommandé la mise en place d'une Bourse de sous-traitance en vue d'assurer un meilleur encadrement et de garantir les droits des entreprises de sous-traitance, et l'adoption d'une politique d'exportation des services vers les pays africains, notamment en matière d'études et d'expertises techniques, dans un premier temps, avec une amélioration des systèmes bancaire, fiscal et douanier et leur extension, dans un deuxième temps.