Le baril américain de WTI retrouvait, hier, en début de séance américaine un prix jamais vu depuis le 6 mars, alors que la tempête Laura est devenue un ouragan et menace les installations pétrolières américaines dans le golfe du Mexique. Dans l'après-midi à New York, le baril de WTI pour le mois d'octobre gagnait 1,74% par rapport à la clôture de lundi, s'établissant à 43,36 dollars, peu après avoir touché 43,57 dollars, un plus haut depuis cinq mois et demi. Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison au même mois valait dans le même temps 45,94 dollars à Londres, en hausse de 1,79%. En très légère progression plus tôt dans la journée, les cours du brut ont accentué leur avance par rapport à la veille tandis que le Centre national des ouragans (NHC) annonçait que la tempête Laura, présente dans le golfe du Mexique et qui menace la côte américaine avec des vents soufflant à 120 km/h, était devenue un ouragan. Ce sont "les risques encourus par les installations à terre et au large qui ramènent le prix du WTI (au-delà du) sommet atteint plus tôt dans le mois", a estimé Edward Moya, analyste d'Oanda. "Avec plus de 80% de la production de pétrole arrêtée dans le golfe, les négociants en énergie seront très attentifs à l'ampleur des dégâts et au moment où les salariés pourront reprendre le travail", a-t-il ajouté. Laura devrait se renforcer davantage en s'approchant mercredi des côtes sud-ouest de la Louisiane et d'une partie du Texas, ont précisé les météorologues. À son approche combinée à celle d'un autre phénomène météorologique violent, la tempête Marco, les compagnies énergétiques avaient décidé de suspendre par précaution l'équivalent de 82,4% de la production de pétrole dans le golfe du Mexique, a indiqué lundi une agence américaine, peu après la clôture du marché du pétrole. Cela correspond à 1,5 million de barils par jour quand les Etats-Unis extraient en moyenne actuellement 10,7 millions de barils par jour. Les investisseurs guetteront également plus tard dans la journée le rapport hebdomadaire de l'American Petroleum Institute (API) sur les stocks de brut, avant de prendre connaissance ce mercredi de celui de l'Agence américaine d'information sur l'énergie (EIA), jugé plus fiable.