Les prix du pétrole étaient orientés à la hausse, hier, en cours d'échanges européens, soutenus par une possibilité de perturbation de l'offre en raison de l'arrivée de l'ouragan Harvey sur les côtes américaines. Les cours ne parvenaient cependant pas à effacer leurs pertes de la veille et continuaient d'évoluer dans une fourchette étroite dans un marché incertain. À la mi-journée, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en octobre valait 52,38 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 34 cents par rapport à la clôture de jeudi. Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance prenait 31 cents à 47,74 dollars. Désormais classé par le Centre national des ouragans (NHC) en ouragan de catégorie 2, Harvey pourrait devenir dans les prochaines heures l'ouragan le plus puissant à toucher le continent américain en douze ans. Et il semble bien qu'il se dirige vers la région de Corpus Christi et de Houston, où les raffineries sont nombreuses. Pour Jeffrey Halley, analyste chez Oanda, "les dégâts causés par la tempête pourraient gravement endommager les raffineries et les gisements de pétrole dans le golfe du Mexique". La production d'or noir dans la région en sortirait alors perturbée, ce qui pourrait, selon lui, faire monter les prix du WTI à court terme. Au total, selon ce spécialiste, 35 raffineries pourraient être affectées, en particulier par les fortes pluies provoquées par le passage de l'ouragan et les coupures de courant qui pourraient en résulter. Si une raffinerie est totalement arrêtée, "cela peut prendre jusqu'à deux ou trois semaines pour la faire redémarrer complètement", a indiqué Robert Yawger de Mizuho. La production américaine de brut devait également être touchée. Certains opérateurs ont déjà évacué du personnel des plateformes en mer. Selon les autorités américaines, 17% de la production de brut américain se trouve dans le golfe du Mexique, dont 10% de la capacité de production de brut a été suspendue, ce qui correspond à 167 231 barils par jour. Mais vu que le marché du brut est bien fourni actuellement, l'effet sur les prix a été minime, ont expliqué des analystes. Dans l'ensemble, les prix restaient proches de leur cours de clôture vendredi dernier, après avoir terminé la semaine à 52,96 dollars pour le Brent et à 48,51 dollars pour le WTI. "Il n'y a pas eu de surprise majeure sur le marché du pétrole cette semaine. Il faudrait qu'un nouvel événement fort affecte la vision des investisseurs pour que le tiraillement entre vendeurs et acheteurs prenne fin", a commenté un autre analyste. R. E.