Ni la canicule ni les risques de propagation de l'épidémie de Covid-19 n'ont dissuadé la population de Kherrata de reprendre ses marches hebdomadaires tous les samedis, et ce, depuis le déconfinement partiel. En effet, hier, une imposante marche a été organisée dans cette localité par les hirakistes de la région. C'est la troisième marche pacifique du mouvement du 22 février 2019 abritée par la ville de Kherrata après le déconfinement partiel. Comme pour les marches précédentes, ce sont des centaines de personnes qui ont bravé une chaleur torride et les risques sanitaires en battant le pavé des ruelles principales de cette ville d'où est parti, un certain 16 février 2019, un mouvement populaire contre "le 5e mandat" et pour "le départ du système". C'est vers 10h, comme toujours à chacune de leurs marches, que des manifestants ont commencé à affluer vers la place du 16-Février. Une demi-heure plus tard, la marée humaine s'est ébranlée pour sillonner les grandes artères de la ville sous un soleil de plomb. Brandissant le drapeau national et l'emblème amazigh, les manifestants scandaient des slogans chers au mouvement populaire. "Pouvoir assassin", "Kolna el-îssaba trouh" (On a dit : la bande partira), "Libérez les détenus d'opinion" et "Mazalagh d Imazighen" sont les slogans phare qui ont été scandés par les marcheurs. En outre, des mots d'ordre, tels que "Waynek ya âadala ?" (Où es-tu justice ?), "Abane khella wsaya, madania, matchi âaskaria" (Abane a laissé un testament : Etat civil et non militaire), ont été repris à tue-tête par les manifestants. Il y a lieu de souligner que c'est la seule région du pays où les marches du mouvement populaire ne sont pas empêchées par les services de sécurité. En revanche, au chef-lieu de wilaya de Béjaïa, les tentatives de reprise des marches hebdomadaires, les vendredis, ont été rapidement "étouffées" par les services de sécurité, déployés en force dans des quartiers de la ville de Béjaïa susceptibles de relancer les manifestations. À deux reprises, les tentatives d'organiser une marche sur le centre-ville depuis certains quartiers populaires n'ont pas abouti vu que les forces de sécurité les ont arrêtées à chaque fois.