Brandissant le drapeau national et l'emblème amazigh, les manifestants scandaient des slogans chers au mouvement populaire. La ville de Kherrata, où le coup de starter du mouvement pour "un changement radical du système" avait été donné un certain 16 février 2019, a vibré, hier, sous les pas des centaines de manifestants ayant pris part à la deuxième marche populaire organisée dans cette ville historique depuis le déconfinement. C'est vers 10h que des manifestants ont commencé à converger vers la place du 16-Février. Une demi-heure plus tard, la procession humaine s'est ébranlée pour sillonner les artères principales de la ville. Brandissant le drapeau national et l'emblème amazigh, les manifestants scandaient à tue-tête des slogans chers au mouvement. "Pouvoir assassin", "Kolna el-îssaba trouh" (On a dit : la bande doit partir), "Mazalagh dimazighen", "Sem'ou yanas, Abane khella wsaya, madania, matchi âaskaria" (Ecoutez, Abane a laissé un testament : Etat civil et non militaire), "Waynek ya âadala" (Où es-tu justice ?), "Libérez les détenus d'opinion", "Klitou lebled ya serrakine" (Vous avez pillé les richesses du pays, espèce de voleurs)... Après cette deuxième marche du mouvement populaire, depuis le déconfinement partiel, la ville martyre de Kherrata espère donner un souffle nouveau à la révolution du sourire. C'est le message fort, selon certains observateurs politiques locaux, à retenir de cette reprise des marches à Kherrata. Aura-t-il un écho favorable ? L'avenir nous le dira. Par ailleurs, il y a lieu de signaler qu'un rassemblement de dizaines de citoyens a été spontanément organisé, hier, à la cité des 1000-Logements d'Ihaddaden, à Béjaïa. Les manifestants scandaient les slogans habituels du mouvement et réclamaient "la libération des détenus d'opinion". Le rassemblement s'est déroulé sous l'œil scrutateur des éléments de la Brigade de recherches et d'investigations (BRI), stationnés dans les environs. À noter qu'une vingtaine de militants du mouvement populaire avait été interpellée, vendredi après-midi, à Béjaïa, par la police, lors d'une tentative d'organisation d'une marche au chef-lieu de wilaya. Parmi les citoyens interpellés figuraient des activistes sur les réseaux sociaux, dont Merzoug Touati et l'administrateur de la page Facebook "Béjaïa, sois l'observateur", ainsi que l'ancien policier Zahir Moulaoui qui avait rejoint les rangs du Hirak en mars 2019. Conduits au commissariat central de Béjaïa, ils seront relâchés en début de soirée, après avoir été auditionnés par la police. "Tous les militants interpellés sont relâchés par vague après leurs auditions", nous a déclaré, hier, Merzoug Touati, qui faisait partie des militants embarqués par la police à hauteur du quartier de Tizi, où un groupe de manifestants devait initier une marche, vendredi 21 août, vers le centre-ville de Béjaïa.