La mobilisation s'intensifie en prévision du procès en appel du journaliste prévu le 8 septembre à la Cour d'Alger. Des dizaines de journalistes et de membres de la société civile se sont mobilisés, hier, à la maison de la presse Tahar-Djaout (Alger) pour appeler à la libération du journaliste Khaled Drareni, condamné à trois ans de prison ferme. Les manifestants ont commencé à rejoindre la rue jouxtant la Maison de la presse vers midi, avant qu'un léger dispositif de la police nationale les prie d'entrer dans l'enceinte. L'action de solidarité, qui était programmée à 12h30, a rassemblé près d'une centaine de personnes venues de plusieurs wilayas. "Khaled Drareni, sahafi hor" (Khaled Drareni est un journaliste libre, ndlr) est le slogan phare scandé lors du rassemblement. Les journalistes ont pendant une heure de sit-in tenu également à exiger une presse libre, tout en appelant les autres journalistes à sortir de leur bureau et à les rejoindre. Etaient présents, entre autres, Ramdane Taâzibt, membre de la direction du Parti des travailleurs, Mourad Biatour, cadre du RCD, Hakim Addad, membre fondateur du RAJ (Rassemblement Actions-Jeunesse), Amina Haddad, productrice, Salima Abada et Mannad Mebarek, acteurs. Ce rassemblement intervient après la pétition lancée par les journalistes, qui a recueilli 2 000 signatures de moudjahidine et de journalistes et d'éditeurs, de défenseurs des droits de l'Homme, de politiques, d'écrivains, d'artistes et de citoyens. Pour rappel, Drareni a été arrêté une première fois le samedi 7 mars, alors qu'il couvrait une manifestation, puis il a été maintenu pendant trois jours en garde à vue avant que le juge d'instruction le libère et le mette sous contrôle judiciaire. Quelques jours après, le 24 mars, la Cour d'Alger annule ce contrôle judiciaire et prononce un mandat de dépôt qui a été exécuté le 29 mars. Ainsi, le fondateur de Casbah-Tribune, qui est en détention provisoire depuis fin mars, au centre pénitentiaire de Koléa, a été condamné, le 10 août dernier, à une peine de 3 ans de prison ferme et 50 000 DA d'amende. Il est accusé d'"atteinte à l'unité nationale" et d'"incitation à attroupement non armé". Ce verdict a suscité un grand mouvement de solidarité à l'intérieur du pays et à l'étranger. La mobilisation s'intensifie pour qu'il soit remis en liberté à l'issue du procès en appel prévu pour le 8 septembre à la Cour d'Alger. Les présents ont, par ailleurs, promis de faire de ce rassemblement un rendez-vous hebdomadaire jusqu'à la libération de Khaled Drareni.