Plusieurs figures politiques libanaises ont plaidé pour l'instauration d'un nouveau système politique qui mettra fin au confessionalisme, rejeté depuis plus d'un an par le mouvement de contestation populaire. Le président français, Emmanuel Macron, s'est dit prêt à accueillir, à Paris, une conférence internationale de soutien au Liban, lors de sa visite à Beyrouth, mais il a exigé des réformes politiques profondes, un mois après la double explosion dévastatrice au port de la capitale libanaise. La veille, le Liban a désigné le diplomate Moustapha Adib nouveau Premier ministre, dont la mission première est de reconstruire la capitale détruite par les explosions du 4 août dernier, avec des dégâts s'élevant à 15 milliards de dollars, selon les autorités du pays. "Il faut qu'on continue à mobiliser toute la communauté internationale (...). Je suis prêt à ce qu'on réorganise, autour peut-être de la mi-fin octobre, une conférence internationale de soutien avec les Nations unies", a déclaré le président français à des représentants de l'ONU et des ONG locales au port de Beyrouth. Une première conférence internationale en soutien au pays du Cèdre, pilotée justement par M. Macron et l'ONU, a récolté, le 9 août dernier, quelque 250 millions d'euros d'aides. Insuffisant pour permettre au pays de se relever de l'ampleur des dégâts tant humains – plus de 300 000 personnes sont toujours déclarées sans-abris – que matériels. La veille, à son arrivée dans la capitale Beyrouth, Emmanuel Macron, défenseur d'un nouveau pacte politique au Liban, a appelé à la mise en place d'un "gouvernement de mission" au "plus vite", quelques heures après la désignation d'un nouveau Premier ministre qui s'est engagé à appliquer sans tarder les réformes politiques et économiques réclamées par les Libanais et la communauté internationale. Cette semaine, plusieurs figures politiques libanaises ont plaidé pour l'instauration d'un nouveau système politique à même de mettre fin au confessionalisme – une demande du mouvement de contestation – qui régit la vie politique du pays depuis l'indépendance, en 1943. Un système à l'ombre duquel s'est développée une corruption généralisée touchant à tous les niveaux des institutions. Le président Michel Aoun a reconnu, dimanche, que son pays devait faire sa mue avec la nécessité de changer de système politique et a appelé à proclamer un "Etat laïque". Quelques heures plus tôt, le chef du puissant Hezbollah de Hassan Nasrallah, allié du président, avait annoncé être prêt à discuter d'un nouveau "pacte politique" dans un pays où les communautés religieuses se partagent le pouvoir. Hier, le président du Parlement et chef du mouvement chiite Amal, Nabih Berri, a appelé à son tour à "changer le système confessionnel" qui régit la vie politique au Liban, "source de tous les maux", selon lui. Karim Benamar