Situé à environ 25 km au sud-est du chef-lieu de la commune de Béni Haoua (wilaya de Chlef), le village de Tamezguida manque cruellement de développement local et n'offre aucune commodité d'une vie décente à ses habitants. Ces derniers dont le nombre augmente sensiblement d'année en année et dont le douar est considéré par l'Etat, pourtant, comme étant une zone d'ombre, racontent que leur mode de vie n'a jamais connu un quelconque développement ni même une attention de la part des autorités locales. "Nous vivons continuellement depuis des décennies le spectre de la misère à tous les niveaux. La vie quotidienne que chacun de nous mène dans ce douar, qui n'a bénéficié à ce jour d'aucun avantage accordé aux zones d'ombre, est faite de dégoût et de lassitude au fur et à mesure que les années passent", révèlent plusieurs habitants à Tamezguida. Pour accéder à ce douar, il faut emprunter des routes, des chemins ou des ruelles caillouteux, sinueux et totalement impraticables. À propos de ces voies de communication que les citoyens à Tamezguida considèrent comme l'une de leurs grandes préoccupations, il nous a été fait savoir qu'elles n'ont jamais fait l'objet d'une quelconque opération de renouvellement ou de rafistolage depuis de longues années. "C'est la raison pour laquelle il n'existe aucun moyen de transport de et vers Tamezguida. Même les quelques habitants ici qui disposent de véhicules particuliers, ils ne les utilisent que rarement et en cas d'urgence compte tenu de l'état dégradé de ces routes, ce qui leur cause fréquemment de sérieuses pannes dont les réparations coûtent à chaque fois les yeux de la tête", s'indignent des habitants. La situation catastrophique dans laquelle se trouvent les routes oblige tous les scolarisés à se déplacer durant l'année scolaire à pied pour rejoindre leurs classes. En ce qui concerne le secteur de l'éducation justement, les parents d'élèves dans ce douar, qu'ils qualifient de maudit, expliquent avec peine et douleur que leurs enfants sont contraints de faire parfois jusqu'à 15 km par jour en aller et retour dans de très mauvaises conditions entre leurs domiciles et l'unique école primaire. "Pis encore, ce même établissement manque de cantine, de chauffage et de réparations indispensables, car son état est plus que lamentable à plusieurs niveaux en raison des fissurations flagrantes en son sein. Quant aux collégiens et lycéens, ils sont obligés de se rendre jusqu'au chef-lieu de la commune de Béni Haoua pour suivre leurs cours, car il n'existe chez nous ni CEM, ni lycée, ni transport scolaire", se plaignent les mêmes parents d'élèves. Le chômage, l'absence d'infrastructures publiques de santé et de loisirs, le manque d'habitat rural, l'inexistence d'eau potable et de gaz naturel demeurent entre autres les difficultés majeures pour lesquelles les mêmes habitants interpellent le nouveau wali afin qu'une attention particulière soit accordée à leur douar qu'ils espèrent sortir, un jour, de son ornière, étant donné que toutes leurs démarches engagées auprès des responsables de leur commune n'ont abouti à aucun résultat. AHMED CHENAOUI