La police criminelle s'intéresse particulièrement aux articles d'imitation pouvant porter atteinte à la santé publique et à la sécurité. Des experts des pays du bassin méditerranéen occidental se réunissent, depuis hier et jusqu'à mercredi, à l'Institut national de police criminelle de Saoula, pour débattre “du phénomène de la contrefaçon et de la falsification dans les domaines industriels et les documents officiels”. À l'ouverture des travaux qui se sont poursuivis à huis clos, le sous-directeur des affaires économiques et financières à la direction de la police judiciaire, M. Lamara, a fait une présentation sommaire du phénomène qui prend de l'ampleur en Algérie, sans donner des statistiques qui le refléterait de manière relativement exhaustive. La chargée de la communication au niveau de la direction de la police judiciaire promet que des chiffres seront fournis aux journalistes lors d'une conférence de presse, programmée pour mercredi après-midi à la fin de la réunion. “La contrefaçon constitue une sérieuse entrave à la production nationale et étrangère”, souligne M. Lamara. Il indique que les travaux des experts des polices judiciaires des pays des deux rives du bassin méditerranéen seront orientés vers la mise en place d'un plan de coordination stratégique de lutte contre la contrefaçon, mais aussi la criminalité sous toutes ses formes. Selon un commissaire principal, participant à la rencontre, l'Algérie s'attaque, pour le moment, à la contrefaçon industrielle qui porte atteinte à la santé publique et à la sécurité des biens et des personnes. À ce titre, le marché des pièces détachées (pour véhicules) Taïwan et des articles de robinetterie (particulièrement ceux utilisés dans les installations de gaz), sont ciblés en premier lieu par les enquêtes des services de la police criminelle et judiciaire. “La DGSN a installé, il y a environ quatre mois, une brigade centrale chargée de lutter contre la contrefaçon industrielle. C'est une première étape qui précède la création d'autres structures”, annonce notre interlocuteur. Les produits d'imitation proviennent essentiellement de l'Asie. “Notre objectif est de bloquer la marchandise suspecte avant son embarquement sur des bateaux en partance pour l'Algérie”, explique l'officier. Pour réussir cette entreprise, il est recommandé une coordination minutieuse entre les services de police et des douanes de différents pays. Autre point à l'ordre du jour de la réunion des experts des polices judiciaires des pays méditerranéens a trait au démantèlement des réseaux de falsification des documents officiels, notamment les passeports. Les frontières algériennes avec le mali et le Niger sont, c'est de notoriété publique, des passoires pour les immigrés clandestins noirs africains. Les autorités judiciaires ont traité des centaines de cas de faux passeports ou faux visas. Ce réseau pourrait être utilisé par des terroristes pour passer anonymement d'un pays à un autre. Les Etats méditerranéens concentreront leurs efforts dans le démasquage des fausses identités, en intensifiant les échanges des informations. S. H.