L'on s'attendait, hier à l'occasion de l'ouverture de la réunion des experts des pays du Bassin méditerranéen occidental au sujet de la contrefaçon dans les domaines industriel et des documents officiels, à en tirer davantage d'enseignements sur le degré de nuisance de ce fléau. Curieusement, aucune information en ce sens n'a été rendue publique. Mieux encore, les travaux de cette réunion de trois jours, inaugurée hier à l'Institut de la police criminelle de Saoula (Alger) par un responsable de la Dgsn, représentant «officiel», indique-t-on, de M.Ali Tounsi, devaient se tenir à huis clos; les représentants des médias nationaux, venus en force couvrir cet événement, n'ont eu droit, et ce malgré leur insistance, qu'à une présentation plutôt littéraire autour du fléau de la contrefaçon sévissant dans les domaines industriel et des documents officiels. Et pourtant, les thèmes prévus lors de ce conclave de spécialistes aguerris de la lutte contre la contrefaçon avaient trait, entre autres, à la présentation d'un rapport national, les statistiques portant aussi bien sur les tendances actuelles de ce fléau en Algérie, que sur les perspectives de son évolution. C'est dire que les présents à ce rendez-vous avaient quand même à portée de main les chiffres pouvant renseigner sur le «désastre» induit par les adeptes de la contrefaçon et la falsification dans le domaine industriel. Ainsi, certaines questions s'imposent d'elles-mêmes: pourquoi ce black-out entretenu au sujet du degré de nuisance de la contrefaçon industrielle en Algérie ? S'agit-il ici d'une réalité désastreuse au point qu'il n'était guère question, lors de la rencontre d'hier à Saoula, de la dévoiler au grand public? Toujours est-il que l'objectif de la réunion spécialisée des experts des pays du Bassin méditerranéen occidental a trait notamment à l'échange d'informations et d'expériences à partir d'études et d'expertises sur des affaires récentes en matière de contrefaçon et de falsification dans les domaines industriel et des documents officiels. Il est question aussi du renforcement des techniques d'investigation, des moyens de détection et d'expertise En attendant, «les trafics que génère la contrefaçon sous toutes ses formes, sont en train de devenir aujourd'hui une menace sérieuse non seulement pour l'économie mondiale, mais aussi pour le développement des Etats», a souligné dans son allocution le représentant de la Dgsn. Et d'ajouter: «les constations opérées sur le terrain ont établi l'existence de liens évidents entre la contrefaçon et certaines autres formes de la criminalité organisée et le terrorisme». D'où la nécessité de mettre en place «un plan stratégique de coordination et d'assistance à tous les niveaux en vue de renforcer, en commun, nos dispositifs opérationnels de lutte contre la criminalité sous toutes ses formes», a-t-il conclu.