La population de Tadmaït (daïra de Draâ Ben-Khedda), particulièrement des jeunes, s'est réveillée, hier matin, dans un extrême mécontentement en apprenant que le fameux “léopard empaillé de Sidi Ali Bouneb” eut été “offert” par les autorités locales au président de la République, après sa halte dans la localité pour inspecter un projet de réalisation de 163 logements AADL. Les manifestants ont procédé, hier, à la fermeture du siège de l'APC, puis de la RN 12, pour exprimer leur désaccord quant à “l'inacceptable disparition”, selon des manifestants, de la “véritable mascotte des citoyens de la commune”. Le “Léopard de Sidi Ali Bouneb”, soigneusement empaillé à l'époque coloniale et “symbole auquel s'identifie tout Tadmaït”, a de tout temps orné l'intérieur du siège de la mairie, ont-ils précisé, revendiquant “le retour du félin à sa place initiale”. Dernier animal sauvage vivant encore dans les années 1920 sur les hauteurs du massif montagneux de Sidi Ali Bouneb, la bête s'attaquait, dit-on, au bétail et même aux personnes dont des bergers de la région, avant d'être abattue, en 1924, par un certain Abidi Ahmed, âgé alors d'une trentaine d'années, au grand “soulagement” de la population paysanne locale de l'époque. Contente de l'acte “salvateur” pour les paysans, l'administration française n'hésita pas alors à récompenser le chasseur dont on ignore l'objet exact de la récompense, vraisemblablement un permis de chasse et des munitions. À l'issue de cette action de protestation, deux jeunes manifestants ont été arrêtés, hier matin, tandis que la route nationale a été rouverte à la circulation, apprend-on auprès de sages locaux. Des responsables de comités de cité, de quartiers et du mouvement associatif se sont rendus à la brigade de gendarmerie nationale pour demander la remise en liberté des jeunes arrêtés. Salah Yermèche