La SG du PT a mis en garde contre le danger qui guette le pays, tout en dénonçant "les pratiques restrictives et répressives dont sont victimes les militants de la démocratie". La secrétaire générale du Parti des travailleurs (PT), Louisa Hanoune a dépeint, hier à l'ouverture de la réunion du comité central de son parti, un tableau sombre de la situation politique et socioéconomique du pays. Elle a indiqué qu'à sa sortie de prison, elle a retrouvé "une Algérie en régression totale dans tous les domaines, et qui se poursuit en matière de droits et de libertés démocratiques qui se rétrécissent chaque jour davantage, de même que la situation socioéconomique qui se détériore de plus en plus". "La décision du confinement sanitaire, anarchique et aveugle a permis de mettre totalement en veille les libertés démocratiques et le lancement d'une campagne de répression, d'arrestations et de musellement des médias publics et privés, et, de là, celle des partis et des opinions", a-t-elle affirmé, ajoutant que "ce confinement quasi total a induit un effondrement économique". Selon elle, cette crise a dévoilé "une non-maîtrise totale de la gestion de la situation de confinement", en en voulant pour preuve que "des pans entiers de la société ont sombré dans la misère dont des commerçants, des transporteurs, des artisans, des professions libérales. Et qui, même après la levée partielle du confinement, continuent à en subir les conséquences". Dans son intervention, Louisa Hanoune, a affirmé que "la continuité de la République est en danger", s'interroge : "Pourquoi maintenir l'interdiction du transport interwilayas lorsqu'après le déconfinement partiel, la Covid-19 a régressé ?" Et de se questionner sur le maintien du confinement lui-même et ce, avant de suggérer une instrumentalisation de ce dossier à des fins politiques, notamment pour réduire les droits et les libertés et faire passer des lois antisociales. Elle a porté ses critiques aussi sur le flou entourant la rentrée scolaire, avant de juger qu'"un gouvernement, qui ne peut assurer une rentrée scolaire en fournissant les outils nécessaires, ne peut gouverner un pays, mais constitue un danger pour le présent et l'avenir du pays". Sur le plan économique, elle relève un retour de la politique de la désertification imposée par le FMI, durant les années 90, et une augmentation de la détresse sociale. Elle fait remarquer, en outre, la mise en place d'"une politique de terreur pour faire taire les voix dissonantes des jeunes qui veulent revendiquer leurs droits". "Mais cela ne marchera pas", a-t-elle estimé en en voulant pour preuve "les explosions de colère de citoyens de par le monde, ainsi que la multiplication des grèves des travailleurs des secteurs de la santé et de l'éducation". "Une mobilisation qui a besoin de s'unifier sur le plan national", a-t-elle estimé. S'agissant de la révision de la Constitution, Louisa Hanoune a souligné l'absence de débat en s'interrogeant sur le pourquoi de la promulgation de cette révision dans la situation actuelle, marquée par une fermeture totale due au Covid-19, et son passage devant un Parlement de la "îssaba" qui a perdu sa crédibilité. Il s'agit d'une campagne pour le "oui", a-t-elle jugé, avant de conclure que son parti ne peut contribuer à l'aggravation du "système présidentialiste". L'intervenante a, par ailleurs, attribué ses déboires et ceux de son parti à des "attaques virulentes" de certains cercles du pouvoir en vue de la faire revenir sur sa position au soutien du processus révolutionnaire du 22 février 2019 engagé par le Hirak, et qui exigeait le départ du système en entier.