La secrétaire générale du Parti des travailleurs, Louisa Hanoune, s'est exprimée, hier, sur l'actualité politique et économique du pays, jugeant, notamment inopportun le timing choisi pour le lancement d'une révision de la Constitution. Egale à elle-même, la patronne du PT n'a pas maché ses mots, hier, lors de son discours d'ouverture à la réunion du bureau politique. La secrétaire générale du PT confie qu' "il existe de nombreuses interrogations qui dénotent de l'échec du système et ses arrières pensées qui ne sont pas étrangers au lancement du chantier de révision de la Constitution" qui, de son avis, "intervient à un moment inopportun et met le peuple devant le fait accompli". Le PT qui ne cautionne pas une telle démarche n'explique pas non plus "un tel revirement au moment où le pays est quasi paralysé par le confinement pour cause de pandémie" et s'indigne de "tant de provocations" notamment avec "l'acharnement à poursuivre et condamner les détenus d'opinion sans qu'un minimum de conditions ne soit réuni pour des procès équitables". Pour cela et pour bien d'autres points évoqués par la responsable du PT, son verdict est sans appel : "Le système actuel est décomposé, réformé, putréfié, non recyclable et sa fin est inéluctable". Elle assure que "la souveraineté du peuple est en complète contradiction avec ce texte brouillon de la Constitution dont le contenu doit refléter les réelles aspirations du peuple réclamées depuis le 22 février 2019 à travers une révolution pacifique et non pas servir le système à se reproduire". Actualité oblige, elle abordera d'emblée la crise sanitaire provoquée par la pandémie de coronavirus et insiste sur son impact aussi bien au niveau social qu'économique qu'elle qualifiera de "catastrophique". Elle soutient : "Cette pandémie a révélé au grand jour l'échec du système sanitaire" et reproche au pouvoir en place "sa mauvaise gestion de la crise" estimant qu' "il n'y avait pas lieu de recourir au confinement total ou partiel de manière aussi systématique si d'autres moyens de lutte contre l'épidémie étaient disponibles tels que des bavettes à un prix abordable ou gratuites, des moyens de désinfection, des tests Covid-19 en nombre suffisant et surtout des hôpitaux bien équipés et un personnel hospitalier bien protégé". En somme, Louisa Hanoune dénonce "un confinement par défaut" qui a d'ailleurs prévalu dans plusieurs autres pays du monde portant un grand préjudice aux travailleurs. "Les travailleurs ont suivi l'évolution de la situation avec une colère grandissante constatant leurs pays en crise ont été incapables de faire face à la pandémie de manière efficiente", assène-t-elle, accusant : "Ces gouvernements ont porté un coup violent non seulement aux acquis des travailleurs mais aussi et surtout en termes de libertés démocratiques. Ils assument, aujourd'hui l'ampleur des décès et la faillite économique." Louisa Hanoune n'en perdra pas une miette et passera en revue des dossiers sensibles à l'image de la norme dans la retraite, la règle 51/49 et le droit de préemption abandonnés dans la LFC 2020 et bien d'autres décisions importantes adoptées par le Parlement et qui engagent l'avenir du pays. Elle reviendra, également, sur le verrouillage aussi bien du champ politique que médiatique. "Comment interpréter les amendements régressifs introduits dans la conjoncture actuelle, dans le code pénal et qui limitent la liberté d'expression ?", s'interroge-t-elle