Au cours du mois d'août, même si la situation des cas suspects était favorable, le service de réanimation affichait toujours complet. Selon le professeur Mourad Taleb, président de la commission Covid et chef de service d'épidémiologie et de médecine préventive du CHU Abdelkader-Hassani de Sidi Bel Abbès, la situation sanitaire due à la Covid-19 est favorable, que ce soit à l'échelle nationale ou dans cette wilaya. Selon lui, nous assistons à une "diminution vertigineuse du nombre de cas, notamment graves et ceux admis en réanimation. Globalement, sur le plan des indicateurs, le nombre de cas a baissé, y compris celui des consultations. Néanmoins, il ne faut pas crier définitivement victoire et la vigilance doit rester de mise, surtout après tout ce qu'on voit chez nos voisins et ce qui se passe sur le plan international, où l'on a remarqué qu'après chaque réouverture des frontières, il y a une reprise de l'augmentation du nombre de cas de Covid-19". À ce propos, le Pr M. Taleb a indiqué que le taux actuel d'hospitalisation est aussi en baisse : "D'ailleurs, on hospitalise à peine un cas tous les deux ou trois jours et pas plus tard qu'hier, il n'y avait pas plus de trois malades. Même en réanimation, il n'y avait que deux malades. Donc, on peut dire que la situation s'est nettement améliorée. Au début du mois d'août dernier, on avait enregistré près d'une quarantaine d'hospitalisations. Et là, je précise qu'il s'agit de cas suspects parce que les tests PCR, on les reçoit très en retard. Il y en a même certains qui ne nous parviennent pas et notre scanner vient de tomber en panne. Aussi, on est toujours en attente de l'ouverture du laboratoire PCR au CHU." À ce titre, il a précisé qu'auparavant, "surtout au mois de juin, on avait plus de 200 cas et entre trente et quarante hospitalisations en août. On recevait aussi beaucoup de malades en situation sévère, notamment des cas indisciplinés ou ceux qui se sont fait traiter chez eux. Au cours du mois d'août, même si la situation de cas suspects était favorable, le service de réanimation affichait toujours complet, à tel point qu'on avait huit à dix malades à suivre, mais actuellement, on en a que quatre. Et maintenant, c'est une dizaine de malades qui viennent pour des problèmes respiratoires, et la plupart sont des cas bénins. Même le taux de virulence du virus n'est plus celle des précédents mois et on constate que les citoyens sont de plus en plus conscients, et parmi eux, beaucoup de sujets portent la bavette et c'est encourageant. Pour cela, je réitère mon appel pour plus de vigilance, et en ce qui nous concerne, on surveille le comportement du coronavirus par rapport à la grippe saisonnière". À ce propos, le professeur Mourad Taleb a signalé que par rapport à cette décrue et au dispositif qui est mis en place au sein de nos structures hospitalières, une réunion est prévue au cours de cette semaine. En outre, et au sujet des cas de contamination du personnel médical et paramédical, le Pr Taleb a affirmé qu'il y a tout un dispositif au niveau du CHU "qui est dédié au cas suspects relevant du personnel médical et une organisation entre les services concernés et la médecine du travail. Et jusqu'à maintenant, 90% des cas dépistés positifs n'ont pas été infectés du fait de leur proximité avec les malades, mais sont des cas importés de l'extérieur, et jusqu'à maintenant, on n'a pas eu de cas compliqués, graves, ni même de décès". Interrogé sur la possibilité d'un éventuel rebond de l'épidémie de coronavirus en automne et en hiver, il dira que "pour l'instant, on a aucune idée sur le comportement de ce virus lors des deux prochaines saisons. Mais tout ce qu'on sait, c'est qu'il y aura des cas de grippe saisonnière et cela nous demandera du travail pour les différencier de ceux de la Covid. Donc, on doit se préparer dès à présent et espérer que la grippe saisonnière ne vienne pas compliquer la situation, car là aussi, le virus va changer de comportement et sa virulence sera réactivée. Pour cela, il ne faut pas que cette situation favorable soit considérée comme un problème définitivement réglé et il n y a qu'à regarder ce qui se passe tout autour de nous et l'Algérie ne va pas faire être exception". Et de conclure : "Donc, que ce soit à l'occasion de l'ouverture des établissements scolaires, universitaires ou des frontières, il faut que cela soit bien étudié et laisser le dispositif en état d'alerte, surtout dans les zones vulnérables, notamment au niveau des restaurants universitaires, des amphis. Pour ce qui est des établissements scolaires, cette catégorie d'enfants et d'adolescents qui les fréquentent sont des vecteurs, et ils risquent de transmettre le virus de région en région, de famille en famille. Donc, il faudrait qu'il y ait toute une organisation concernant les emplois du temps pour chaque palier, élargir la journée des classes et éviter l'encombrement des établissements, sinon, on réactivera le virus qui vit parmi nous. Pour cela, on a reçu dernièrement une instruction du ministère de la santé, nous appelant à évaluer les lacunes et tous les besoins en matière de moyens de protection, en oxygène et de revoir la fonctionnalité des équipements médicaux."