Depuis le putsch qui a renversé l'ancien président Ibrahim Boubacar Keïta, le 18 août dernier, l'Algérie a dépêché son chef de la diplomatie à deux reprises, maintenant un niveau de contact élevé avec tous les acteurs maliens à Bamako et dans le nord du pays. La médiation internationale, chargée de la mise en œuvre de l'Accord de paix et de réconciliation au Mali, sous la présidence de l'Algérie, a affirmé le besoin de relancer la mise en œuvre de ce texte dès l'installation d'un nouveau gouvernement de transition, invitant ses signataires et les autorités de transition à y travailler de "bonne foi", lit-on dans un court communiqué publié jeudi soir. "La médiation internationale exprime le besoin de tenir une réunion du Comité de suivi de l'accord une fois le nouveau gouvernement de transition formé", a affirmé le communiqué en question. Tout en se félicitant "des marques d'engagement renouvelé des autorités de transition pour accélérer la mise en œuvre de l'accord de paix", la médiation internationale a invité en effet "les parties signataires à le mettre en œuvre de bonne foi", a ajouté ce communiqué publié à l'issue d'une réunion tenue jeudi à Bamako "pour échanger sur l'évolution de la situation au Mali, notamment la mise en œuvre de l'Accord pour la paix et la réconciliation issu du Processus d'Alger à l'aune des derniers développements qu'a connus le pays". La réunion de jeudi a été présidée par l'ambassadeur d'Algérie au Mali, Boualem Chebihi. Le chef de l'ONU, Antonio Guterres, a insisté lui aussi sur la nécessité d'accélérer ce processus que l'actuelle crise a freiné, ajoutant au retard déjà enregistré dans sa mise en œuvre, en raison d'une instabilité sécuritaire chronique dans le centre et le nord du Mali depuis le putsch de 2012. "L'accord de paix demeure le cadre pertinent pour des réformes institutionnelles urgentes, et sa mise en œuvre doit rester une priorité", a souligné le chef de l'ONU dans un rapport remis cette semaine au Conseil de sécurité. "Il n'y a pas d'alternative viable. J'appelle les autorités de transition à endosser l'accord et les mouvements signataires à renouveler leurs engagements à prendre des mesures concrètes pour garantir des progrès dans la mise en œuvre de l'accord", a ajouté Antonio Guterres. Depuis le putsch qui a renversé l'ancien président Ibrahim Boubacar Keïta le 18 août dernier, l'Algérie a dépêché son chef de la diplomatie à deux reprises, maintenant un niveau de contact élevé avec tous les acteurs maliens à Bamako et dans le nord du pays. En tant que chef de file du comité de suivi de cet accord, sous l'égide de l'ONU, l'Algérie maintient une certaine pression sur les autorités de transition que chapeautent les militaires putschistes, réunis au sein du CNSP (Conseil national pour le salut du peuple). Ce dernier a accédé jeudi à la demande de la Cédéao (Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest) en renonçant à ce que son chef, le colonel Assimi Goïta (vice-président de la transition) remplace le président de transition, en cas de force majeure, comme cela avait été inscrit dans la charte que les militaires avaient rendu publique dans le journal officiel. Aucune version définitive de cette charte n'a encore été publiée, mais l'action du CNSP constitue une avancée pour la mise en œuvre du processus de transition au Mali. Lyès Menacer