Contesté par une partie de l'opposition, M. Ouane devrait rencontrer tous les acteurs politiques et des membres de la société civile pour tenter de former un cabinet de consensus. Le Premier ministre de transition, Moctar Ouane, a entamé vendredi les premières concertations politiques en vue de former son gouvernement de transition, dont la mission sera de gérer les affaires courantes et préparer les conditions d'un retour à l'ordre institutionnel d'ici 18 mois, comme cela a été convenu entre les militaires, les parties maliennes et les acteurs internationaux impliqués dans la crise au Mali. Contesté par une partie de l'opposition, M. Ouane devrait rencontrer tous les acteurs politiques et des membres de la société civile pour tenter de former un cabinet de consensus. Alors que le pays est toujours sous le coup des sanctions imposées par la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao), la mission du Premier ministre de transition s'annonce délicate. Les Maliens sont en attente d'une sortie rapide de l'impasse et leur soutien au Conseil national pour le salut du peuple (CNSP, armée) reste conditionné par de véritables avancées politique et une levée rapide des sanctions de la Cédéao. Autrement dit, le risque d'un retour à la contestation de rue n'est pas à écarter, même si les pressions régionales et internationales semblent avoir débloqué quelque peu la situation depuis le putsch qui a renversé le 18 août l'ancien président Ibrahim Boubacar Keïta. Parallèlement aux rencontres qu'il a eues et à venir, Moctar Ouane a reçu plusieurs représentants diplomatiques, dont l'ambassadeur d'Algérie à Bamako, Boualem Chebihi, a rapporté vendredi soir l'APS. Outre les questions liées aux relations bilatérales, les deux hommes ont évoqué le dossier de l'accord de paix et de réconciliation au Mali, appelé aussi Accord d'Alger, l'Algérie ayant mené le processus de dialogue et présidant le Comité de suivi de ce texte, sous l'égide de l'ONU. L'échange avec le Premier ministre a porté sur "les questions d'intérêts communs ( ) entre les responsables et les représentants des deux pays il y a toujours beaucoup de choses à dire", a déclaré l'ambassadeur Chebihi à la presse à l'issue de cet entretien. M. Chebihi a indiqué avoir évoqué avec le Premier ministre malien les relations entre les deux pays "plus particulièrement les questions de coopération dans tous les domaines" ainsi que "le processus de paix que l'Algérie appuie avec la communauté internationale". Dans sa déclaration, l'ambassadeur a fait état d'une convergence de vues sur "toutes les questions évoquées" et sur "la nécessité de faire mieux et d'aller de concert", relevant que l'Algérie et le Mali "partageaient la géographie mais aussi l'histoire, les défis et la quête d'un avenir meilleur". Jeudi, la médiation internationale, conduite par l'Algérie, s'est réunie pour échanger sur l'évolution de la situation au Mali notamment sur la mise en œuvre de l'accord de paix à la lumière des derniers développements qu'a connus le pays. Par la même occasion, la médiation a exprimé "le besoin de tenir une réunion du Comité de suivi de l'accord une fois le nouveau gouvernement de transition formé".