Lors de son intervention à l'occasion de la commémoration des événements du 5 Octobre 1988, la secrétaire générale du Parti des travailleurs a analysé la situation inédite dans laquelle s'enlise le pays. "32 ans sont passés depuis la révolte de jeunes en Octobre 1988. Cette année, les commémorations coïncident avec un rassemblement de solidarité avec le journaliste Khaled Drareni. Tout cela pour rappeler que nous sommes dans une période où des arrestations des journalistes, des activistes politiques et des condamnations à une année de prison et davantage sont devenues notre quotidien", commence-t-elle par dire, soutenant que les acquis des événements du 5 Octobre sont désormais menacés dans leur essence. "Aujourd'hui (hier, ndlr), la capitale a été quadrillée pour empêcher une manifestation, comme si le pouvoir n'avait pas tiré les leçons de la révolution du 22 Février 2019 consacrant la rupture avec le système. Le divorce est consommé. C'est une sentence irrévocable du peuple. Aujourd'hui, ce système est encore là et veut gagner du temps à travers des moyens de répression multiples", dit-elle. Louisa Hanoune affirme avoir constaté "une attaque violente contre le multipartisme qui a ciblé en particulier son parti, à travers des tentatives de déstabilisation menées de l'intérieur pour le fragiliser et par le biais de son incarcération". Selon elle, les démissions des militants du PT enregistrées ces derniers jours sont marginales par rapport au nombre des adhésions qui, a contrario, sont en augmentation. "Des militants du Parti des travailleurs ont démissionné pour des raisons personnelles. Ce n'est pas un événement national. L'événement national, ce sont les arrestations et la crise politique qui s'est accentuée avec le confinement mené de manière anarchique. À commencer par la rentrée scolaire à chaque fois retardée avec toutes les retombées psychologiques sur les enfants qui auront du mal à renouer avec l'école." La secrétaire générale du PT pense que "le processus révolutionnaire entravé par le confinement politique imposé par le pouvoir, sous prétexte de la pandémie de Covid-19, connaîtra une deuxième vague. C'est inévitable à cause notamment de la situation sociale désastreuse". Et d'ajouter : "La répression des libertés ne résout aucun problème. Le pouvoir a changé deux fois après le départ de Bouteflika. Il y a eu un pouvoir de fait jusqu'à l'élection présidentielle de décembre 2019 et un autre pouvoir après, qui a adopté les mêmes pratiques." Pour elle, "actuellement, la majorité écrasante du peuple ne compte pas céder au désespoir et lutte pour arracher ses droits ainsi que pour le départ du système dans sa globalité. Nous sommes dans une étape décisive. Soit la révolution du peuple gagne, soit c'est la contre-révolution menée par le pouvoir qui l'emporte". N. H.