Le procès des neuf manifestants arrêtés au cours des affrontements qui ont eu lieu ces derniers jours entre des jeunes et les forces de l'ordre à M'chedallah, prévu pour l'après-midi d'hier au tribunal de première instance de Bouira, a été renvoyé au 13 octobre, selon un avocat du collectif de la défense. Les manifestants ont été présentés dans la matinée d'hier devant le procureur de la République qui a décidé de la comparution immédiate et le placement sous mandat de dépôt de quatre d'entre eux. Il s'agit de Fethi Terrache, de Malek Saoudi, de Hamza Aknouche et d'Ahmed Lacen. Les manifestants sont poursuivis pour plusieurs chefs d'inculpation, entre autres incitation à attroupement illicite, destruction des biens d'autrui et agression d'agents de police. Rappelons que la ville de M'chedallah, sise à 45 km à l'est de Bouira, a été le théâtre de violents affrontements entre des jeunes et les forces de l'ordre. Les émeutes ont éclaté samedi après-midi, quelques heures après l'interdiction d'une marche prévue dans la matinée. Les policiers ont tenté de disperser la foule de jeunes en utilisant des gaz lacrymogènes. La situation a donc dégénéré et les affrontements entre manifestants et forces de l'ordre ont eu lieu pendant trois nuits successives. Un manifestant a perdu un œil lors de ces émeutes et d'autres ont été arrêtés. Cependant, la mise sous mandat de dépôt de quatre jeunes de la région risque d'attiser la colère de la population. D'ailleurs, des jeunes à M'chedallah ont bouclé la route en signe de protestation contre la décision de la justice qui a ordonné le maintien en détention de ces quatre manifestants.