Dépêchés à Souk Ahras par leur tutelle, Lardjoum Abdelaziz et Amirouche Smaïl, respectivement directeur central de l'AEP et DG de l'Algérienne des eaux (ADE), ont effectué, jeudi 8 octobre, une visite de deux jours à travers les différentes communes de cette wilaya pour s'enquérir de la situation de l'alimentation en eau potable qui y prévaut. Au siège de la wilaya, les deux émissaires du ministre ont rencontré les principaux acteurs de ce secteur ainsi que les élus de l'APW qui leur ont exposé, à l'occasion, leurs préoccupations et proposé des solutions pour pallier à court terme les perturbations persistantes de l'alimentation en eau potable dans cette région pourtant riche en ressources hydriques. Située dans une zone géographique où la pluviométrie varie entre 300 et 600 mm par an et dotée d'un barrage d'un volume de 76 hm3, la wilaya produit quelque 72 000 m3 par jour depuis ses ressources superficielles et souterraines, sans pour autant arriver à alimenter correctement ses 549 000 habitants. Des perturbations, voire des pénuries qui ont valu à la wilaya de Souk Ahras le triste privilège de figurer au nombre des 27 wilayas où le déficit en eau potable est le plus accentué, malgré les moyens financiers conséquents dégagés par l'Etat dans le cadre du plan d'urgence enclenché en 2017. On se souvient qu'une enveloppe de 200 millions de dinars a été dégagée à l'époque par le ministère des Ressources en eau pour améliorer l'AEP des 11 communes les plus affectées en la matière dans cette wilaya. À ce montant important, il y a lieu de signaler que la wilaya de Souk Ahras devrait bénéficier d'une partie (le montant n'a pas été encore fixé) des 10 milliards de dinars qui ont été accordés récemment par la BAD à l'Algérienne des eaux pour justement permettre l'amélioration du service public de l'AEP à travers toutes les wilayas. Ainsi, MM. Lardjoum et Amirouche ont indiqué que même si 70% des 202 419 habitants de la ville de Souk Ahras sont alimentés quotidiennement et que les 30% restants reçoivent de l'eau dans leur robinet un jour sur deux, voire un jour sur trois, avec des plages horaires plus ou moins grandes, il n'en est pas de même pour les populations des 25 autres communes où la distribution est plutôt irrégulière et, en tout cas, insuffisante. Les membres de l'APW présents à cette réunion ont évoqué le cas des communes populeuses de Mechroha, Aïn Zana, Ouled Driss, Sédrata et M'daourouch tout particulièrement, qui souffrent le plus du manque d'eau en raison des retards dans les travaux de réalisation des forages, des adductions et par endroits des stations de traitement des eaux. Prenant la parole à son tour, le wali de Souk Ahras, Lounès Bouzegza, a souhaité que les responsables du secteur, cadres et techniciens, comprennent que le citoyen ne se satisfait plus des vaines promesses. "Ça suffit la langue de bois. La population sait ce qui se passe sur le terrain et elle veut des résultats. Les forages en cours de réalisation, ceux achevés doivent être raccordés sans plus attendre, y compris pour alimenter les zones d'activités et les zones industrielles, dont le rôle indéniable pour l'essor économique de toute la région n'est plus à démontrer", a asséné M. Bouzegza, en invitant les intéressés à se conformer aux instructions du ministre des Ressources en eaux. L'ADE promet une meilleure gestion Telle que présentée par les parties concernées, surtout par le directeur des ressources en eau par intérim, cette situation n'a pas été considérée comme alarmante par les deux hôtes de la wilaya. Se voulant rassurants, ceux-ci ont affirmé qu'il y a aujourd'hui une meilleure visibilité des contraintes qui empêchaient jusqu'ici la concrétisation du plan d'urgence consacré à la wilaya de Souk Ahras et que les solutions aux problèmes qui se posent au citoyen existent. Les deux hôtes ainsi que le wali de Souk Ahras ont mis à profit cette rencontre pour exprimer publiquement leur confiance aux responsables locaux de la directions des ressources en eau et de l'ADE, auxquels ils ont accordé carte blanche pour parachever le programme arrêté par le ministre. S'exprimant à propos des lacunes et des insuffisances de gestion imputées par différents intervenants à son entreprise, M. Amirouche a souligné que la mission de l'ADE est de service public et qu'en tant que tel, son entreprise se doit de répondre aux attentes des citoyens de tout le pays, sans distinction aucune. Se référant aux instructions de son ministre de tutelle, il a affirmé que de son point de vue tous les problèmes rencontrés sur le terrain sont identifiés et que les mesures à prendre pour les résoudre ont été évaluées financièrement. "Tout ce qui a été exposé est réalisable, il reste à dégager les financements afin de mettre en œuvre les actions préconisées par les autorités locales. À Souk Ahras, il reste des actions de soudure, d'amélioration, d'achèvement, nous n'avons plus qu'à nous y atteler", a-t-il expliqué, avant d'annoncer que l'ADE ambitionne de recourir à la télégestion partout où elle se trouve.