Sonelgaz a imputé l'explosion en question à "l'intrusion d'un entrepreneur qui n'a aucune relation de travail avec la Société algérienne de distribution de l'électricité et du gaz". El-Bayadh, wilaya située à plus de 500 km au sud-ouest d'Alger, est brutalement sortie de l'anonymat, avant-hier samedi, à la suite d'une explosion de gaz qui a fait 5 morts et 16 blessés. Miloud Amri, Fatéma Amri, Rahaf Seddiki, Nada Seddika et Oumaïma Tahri ont été inhumés, hier, au cimetière de Sidi Ahmed, en présence d'une foule nombreuse et d'une délégation ministérielle composée notamment de Kamel Beldjoud, ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, et d'Abderrahmane Benbouzid, ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, arrivés le jour même de la tragédie à El-Bayadh. Selon les premiers éléments d'information, l'explosion, qui s'est produite à 14h dans le quartier dit Trig Rogassa, serait due à une fuite de gaz provoquée par les travaux d'une entreprise privée de travaux publics. La forte déflagration, entendue à plusieurs kilomètres à la ronde, a entraîné l'effondrement d'au moins deux habitations sur six touchées, ce qui explique les 5 décès et le nombre important de blessés dont les plus gravement touchés ont été évacués en urgence par hélicoptère de la Protection civile en direction d'Alger. Devant la gravité des faits et sous la pression populaire, le ministre de l'Intérieur a annoncé "l'ouverture d'une enquête approfondie" afin de déterminer les causes du drame, situer les responsabilités et prendre les mesures qui s'imposent contre les coupables. Kamel Beldjoud a, d'ores et déjà, indiqué que l'entreprise présumée à l'origine de l'explosion a été choisie par la commune pour réaliser les travaux d'une conduite d'assainissement dans le quartier de Trig Rogassa. Le groupe Sonelgaz s'est empressé d'écarter toute responsabilité dans la tragédie inédite qui a frappé la population d'El-Bayadh. Au cours d'une intervention télévisée, le chargé de communication de Sonelgaz, Khalil Hedna, a, en effet, imputé l'explosion à "l'intrusion d'un entrepreneur qui n'a aucune relation de travail avec la Société algérienne de distribution de l'électricité et du gaz (Sadeg)". Le responsable a également déploré la "multiplication des interventions extérieures non autorisées sur le réseau de distribution de gaz de la part de promoteurs qui ne prennent pas la peine de consulter la Sadeg". La catastrophe a également (r)ouvert les vannes de la colère trop longtemps contenue des habitants d'El-Bayadh qui ont assiégé la délégation ministérielle à son arrivée sur les lieux du sinistre. En colère et sous le choc, ils ont dénoncé — autant qu'ils ont pu le faire compte tenu du dispositif de sécurité — le retard mis par la police et la Protection civile pour intervenir, l'omniprésence de la "îssaba" et l'arrêt, voire l'absence de projets de développement pour une wilaya marginalisée. Ce à quoi Beldjoud a répondu par la promesse de la programmation d'une visite de travail pour s'enquérir des préoccupations des citoyens et trouver des solutions. De son côté, Abderrahmane Benbouzid s'est engagé à examiner les revendications relatives au secteur de la santé, particulièrement la réalisation d'un hôpital mère-enfant et d'un service des urgences médico-chirurgicales pour alléger la pression qui pèse sur l'hôpital Mohamed-Boudiaf. À l'annonce du malheur qui a endeuillé l'ancienne capitale de l'alfa, les réseaux sociaux ont enregistré un déferlement de publications fustigeant la mauvaise gestion des autorités locales d'El-Bayadh et exigeant des sanctions sévères contre les responsables de l'explosion de gaz. Selon des informations non officielles, le parquet général près la cour d'El-Bayadh, qui a ouvert une enquête, a commencé à entendre toutes les parties liées à cet accident.