L'exode rural de nombreuses familles vers la ville est derrière la prolifération de gourbis et autres habitations de fortune. Parler de la “dégourbisation” en 2005 dans un pays qui jouit de nombreuses ressources, est une honte. Nos gestionnaires ont eu tous les moyens pour combattre ce phénomène qui enlaidit nos villes et nos campagnes. Il continue de générer en ce moment des fléaux sociaux qui ont des conséquences fâcheuses. Dans le cadre de la protection et de la préservation de l'environnement immédiat, en perpétuelle dégradation, cet espace vital exige la mise en œuvre d'un assainissement de grande envergure. Ce manque de considération et d'entretien a eu pour conséquence logique un tissu urbain de plus en plus dégradé. À travers la wilaya, l'on apprend que plusieurs habitations menaçant ruine exposent des familles entières à un danger permanent. Faute de logements décents et d'un programme médité pour l'éradication des habitations précaires, l'on assiste, paradoxalement, à des floraisons de gourbis ceinturant les agglomérations sans qu'aucune mesure n'est prise par nos gestionnaires qui ont l'air de s'occuper d'autre chose que de la sécurité de leurs concitoyens. La présence de ces bidonvilles est un phénomène lié essentiellement à l'exode rural que l'on a du mal, aujourd'hui, à éradiquer par manque de volonté de la part de nos programmateurs de projets de développement. Aucune initiative n'est, pour le présent, entreprise pour fixer les populations sur leur terre en leur offrant un minimum de commodités dans la vie quotidienne. Cette situation n'a pas été prise au sérieux dans toute sa dimension au moment voulu. Des populations entières de nos verdoyantes campagnes sont marginalisées. Un constat qui a poussé les populations à courtiser les villes, ignorant les problèmes qui se posent. La politique d'éradication de l'habitat précaire est une bonne chose, mais elle semble avoir été initiée tardivement. Pire, dans certaines wilayas, elle ne fait même pas partie du programme. Par ailleurs, les attributions de logement ont été reléguées aux calendes grecques et reposent sur deux critères : favoritisme et clanisme. N'oublions pas que d'aucuns n'ignorent pas, en effet, que le logement est devenu un marché juteux pour bon nombre de gestionnaires et d'élus. Mais il faut reconnaître aussi que ces distributions ont permis de reloger dans des logements décents de nombreuses familles démunies et d'éviter ainsi le danger qui les guette en raison de la vétusté des habitations qu'elles occupent. Tahar Boudjemàa