La protestation a été provoquée par la descente des contrôleurs de la Direction des transports de la wilaya pour vérifier le respect du protocole d'accord sanitaire. Les transporteurs interurbains de voyageurs de la wilaya de Béjaïa ont entamé, hier, une grève illimitée pour dénoncer "les harcèlements" qu'ils subissent de la Direction des transports. Tout a commencé, jeudi dernier, lorsque les contrôleurs de la Direction des transports de la wilaya de Béjaïa ont effectué des contrôles inopinés sur chaque bus arrivant à la gare routière et procédé au retrait des papiers aux transporteurs qui n'avaient pas respecté "le protocole d'accord sanitaire". La réaction des transporteurs ne s'est pas fait attendre. En effet, ces derniers ont spontanément déclenché un débrayage prenant au dépourvu des milliers de voyageurs, laissés sur les quais de la gare presque toute la journée. Les transporteurs n'ont repris leur activité que vers 16h, soit après la restitution des papiers retirés à certains chauffeurs de minibus. Néanmoins, les transporteurs, sous l'égide de leur syndicat affilié à l'UGCAA, ont menacé d'organiser une grève illimitée dès le début de la semaine (hier dimanche, ndlr). Une menace mise à exécution, hier, où nous avons constaté la paralysie totale de leur activité en stationnant leurs bus à la gare routière. À noter que la Direction des transports de la wilaya de Béjaïa reproche, selon un membre du syndicat des transporteurs de voyageurs de l'UGCAA, le non-respect par ces derniers du protocole d'accord sanitaire, à savoir "le taux de remplissage des bus à 50% de leur capacité globale, le port obligatoire du masque par les voyageurs, la mise à leur disposition de gel hydroalcoolique et la désinfection des bus". Intervenant sur les ondes de la radio Soummam, jeudi dernier, un chef de service à la Direction des transports a insisté sur le respect du protocole sanitaire en rappelant qu'il est toujours en vigueur et que les contrôleurs veilleront à son respect. "L'épidémie sévit toujours dans notre région", a-t-il soutenu. Certains transporteurs de voyageurs interrogés à la gare routière soutiennent tous en substance qu'"avec 50% de remplissage de la capacité du bus, nous travaillons à perte. D'autant plus que les tarifs du carburant, de la pièce de rechange et des assurances de véhicules ont sensiblement augmenté, et que les tarifs de transport sont les mêmes que ceux appliqués avant l'épidémie". "Pour la règle de 50% de remplissage des bus, l'inspecteur général de wilaya nous a déclaré que c'est une décision du gouvernement et que les autorités de wilaya n'y peuvent rien. Néanmoins, la Direction des transports est invitée à faire preuve de souplesse avec les transporteurs ayant quelques passagers supplémentaires par rapport à la règle de 50%. Les transporteurs ont accepté de reprendre leur activité dès demain (aujourd'hui, ndlr)", nous a déclaré, hier, Abdelkader Boucherit, président de la Fédération nationale du transport de voyageurs et de marchandises de l'UGCAA. Notre interlocuteur n'a pas omis de souligner que les bus de l'Entreprise publique de transport urbain de Béjaïa (Etub) "ne respectent aucune mesure du protocole d'accord sanitaire". "Je pense qu'il n'y a pas de différence entre transporteur privé et public", a-t-il souligné.