Le niveau de déficit budgétaire que s'autorise le gouvernement pour l'exercice prochain pour le budget de l'Etat arrêté à travers le projet de loi de finances 2021 s'élève à 13,75% du produit intérieur brut (PIB). Au plus fort de la crise qui secoue l'économie nationale et des contraintes de plus en plus resserrées sur le Trésor et les finances du pays, les déficits publics internes continuent ainsi de s'emballer dangereusement, sous l'effet surtout de l'expansion des dépenses courantes de l'Etat. Tel que présenté avant-hier devant la Commission des finances et du budget de l'Assemblée populaire nationale (APN), le projet de loi de finances (PLF 2021) prévoit ainsi un déficit budgétaire en hausse à 13,75% du PIB, contre un niveau déjà abyssal de 10,4% prévu par la loi de finances complémentaire (LFC 2020). En parallèle, le déficit du Trésor public, indicateur qui reflète pour ainsi dire l'état de la trésorerie de l'Etat, caracolera l'année prochaine à 17,6% du PIB. "Vu les niveaux des recettes et des dépenses budgétaires pour la période 2021 à 2023, le déficit du Trésor par rapport au PIB augmentera pour passer de 15,5% dans loi de finances complémentaire (LFC) 2020 à 17,6% en 2021...", est-il souligné dans la présentation officielle devant la Commission des finances à l'APN du PLF 2021. De tels niveaux de déficits, qui risquent d'ailleurs de s'aggraver si la pandémie et le tassement de la conjoncture pétrolière venaient à perdurer, inquiète, d'autant plus que le tarissement des ressources financières du pays est provoqué non seulement par la baisse des recettes, mais aussi et surtout par l'expansion des dépenses publiques. De fait, la loi de finances et la politique budgétaire proposées par l'Exécutif pour l'exercice prochain s'écartent inconsidérément de toute orthodoxie qui voudrait, en principe, que la rationalisation des dépenses publiques et leur bonne allocution soient plus que jamais de rigueur en cette conjoncture économique particulièrement délicate.