Plusieurs hirakistes ont été interpellés, avant-hier jeudi à Oran, alors qu'ils attendaient la sortie de prison des détenus El-Hadj Bouabça, Nasreddine Boudjenane, Abdelmoula Houari et Karim Zaouch qui venaient de purger un mois de prison pour "attroupement non armé, trouble à l'ordre public" et "outrage à institutions de l'Etat" à l'occasion de la marche du 5 octobre dernier. Alors qu'ils faisaient le pied de grue devant l'entrée de l'établissement pénitentiaire de M'dina J'dida, le vice-président de la LADDH, Kaddour Chouicha, Abbès El-Hadi, Ismaïl Hamane, Belkacem Maza, Ahcène Aït Tayeb et d'autres activistes du Hirak oranais ont été arrêtés et transférés dans plusieurs commissariats où ils ont été entendus sur PV pour non-respect des mesures sanitaires. "Les arrestations des activistes sont arbitraires et le motif invoqué est un artifice pour justifier une volonté de réprimer le Hirak. Nous avons vu comment les Djemaï et Benyounès ont été accueillis à leur sortie de prison par des proches et parents qui n'ont jamais été inquiétés. Mais lorsqu'il s'est agi de membres du Hirak, l'on a brandi le non-respect de la distanciation sociale. C'est tout simplement scandaleux !", s'est emporté Me Farid Khemisti, un des avocats du Collectif de défense du Hirak d'Oran. Interpellés en milieu de journée, les activistes ont été relâchés progressivement, entre 15h30 et 19h30. Et alors que les membres du Hirak oranais s'inquiétaient du sort réservé aux personnes arrêtées, Hafid Benhadria, autre activiste connu pour son implication dans le mouvement, était interpellé en milieu d'après-midi, place du 1er-Novembre où il avait observé un sit-in en brandissant une pancarte sur laquelle il appelait à la libération d'Abdellah Benaoum (activiste en détention depuis décembre 2019, qui vient de subir une opération chirurgicale à Alger, ndlr). "J'ai été traîné jusqu'au fourgon de police et emmené au commissariat de Sidi El-Houari avant d'être transféré au siège de la sûreté de la wilaya. On ne m'a pas notifié d'accusation", a-t-il relaté en déplorant l'interdiction qui est désormais faite aux Oranais de manifester.