Les principaux dirigeants des compagnies pétrolières du Texas parlent d'une fourchette allant de 45 à 52 dollars le baril en moyenne. Après une septième semaine de hausses hebdomadaires, la remontée des prix du pétrole brut se heurte au plafond de la réalité économique alors que l'OCDE anticipe pour cette année la pire récession en temps de paix de ces 100 dernières années. C'est ce qui ressort du tableau de bord sur les marchés pétroliers publié, lundi, par l'IFP énergies nouvelles (Ifpen). En moyenne hebdomadaire, le Brent gagne +0,2 dollar le baril à 40,2 dollars le baril relève l'Institut français de recherche dans les domaines de l'énergie, du transport et de l'environnement. Le consensus Bloomberg sur le prix du Brent pour 2020 reste stable à 39,1 dollars le baril et 48,5 dollars le baril pour 2021. "Dans son dernier rapport, l'OCDE prévoit que l'économie mondiale se contractera de 6% en 2020, si l'épidémie de la Covid-19 reste sous contrôle. Mais l'OCDE n'exclut pas le risque d'une seconde vague épidémique qui pourrait alors provoquer une contraction de l'économie mondiale d'au moins 7,5%", indique l'Ifpen. Tous les pays sont touchés, mais plus particulièrement la zone euro (Zone euro -9,1%, Etats-Unis -7,3%, Chine -2,6%). Selon l'agence américaine d'information sur l'énergie (EIA), la consommation mondiale de pétrole et autres combustibles liquides devrait baisser en 2020 de 8,3 millions de barils par jour à 92,5 millions de barils par jour, avant d'augmenter de +7,2 millions de barils par jour à 99,7 millions de barils par jour en 2021. Parallèlement, l'offre mondiale de pétrole devrait diminuer à 92 millions de barils par jour au troisième trimestre, avant de remonter à une moyenne annuelle de 97,4 millions de barils par jour en 2021, suite aux réductions volontaires de production de l'Opep+ et d'une réduction de l'activité aux Etats-Unis et dans d'autres pays pour raisons économiques. Dans l'ensemble, les stocks mondiaux de pétrole devraient augmenter de +2,2 millions de barils par jour en 2020. L'Ifpen fait état d'une forte baisse du nombre de plateformes de forages en activité aux Etats-Unis. "Le nombre de plateformes de forage en activité aux Etats-Unis est en baisse de 7 unités à 199. Dans le bassin permien, le nombre de plateformes est tombé à 137, le plus bas niveau depuis 2016, selon les données de Baker Hughes", constate l'Institut de recherche français. "Depuis le début de cette année, 18 compagnies américaines d'E&P ont déposé leur bilan, accumulant un total de 10,5 milliards de dollars de dettes", souligne-t-il. Le rythme des faillites de compagnies pétrolières s'est accéléré depuis avril et les perspectives, avec un prix moyen du WTI de 35 dollars le baril en 2020, ne sont pas bonnes. La dernière enquête de la Fed de Dallas est d'ailleurs assez pessimiste. Interrogés sur le prix minimum du WTI qui les inciterait à forer de nouveaux puits, les principaux dirigeants des compagnies pétrolières du Texas ont répondu dans une fourchette allant de 45 à 52 dollars le baril en moyenne, selon les zones de production. Cependant, nuance l'Ifpen, les producteurs américains disposent, à fin avril, d'un stock important de puits forés mais non achevés, (7 616 puits), ce qui devrait permettre d'atteindre, dans les conditions actuelles du prix du brut, une production de 11,6 millions de barils par jour cette année (-0,7 million de barils par jour par rapport à 2019) et de 10,8 millions de barils par jour en 2021, selon l'EIA.