Avec une moyenne quotidienne de 70 nouveaux cas confirmés de Covid-19, et un nouveau record national de 132 cas positifs pour cette seule journée du vendredi 6 novembre, Oran se retrouve plus que jamais face aux effets d'une seconde vague de l'épidémie, comme pressentie, il y a un mois par nombre de spécialistes au niveau local. Devant cette flambée de cas, de véritables SOS ont été lancés par le personnel soignant sous pression qui fait face à un afflux de malades pour des consultations Covid-19 ayant atteint presque la centaine quotidiennement alors que la population persiste à ne pas respecter les gestes barrières et le port du masque. Ces cris de détresse des médecins et infirmiers sont souvent relayés sur les réseaux sociaux. Un médecin réanimateur, du CHU Benzerdjeb d'Oran estime qu'il y a bien urgence. "Il faut à tout prix réagir le plus rapidement. Il y a une urgence à dégager des lits supplémentaires pour les patients Covid-19, des lits de réanimation également... On ne peut pas continuer ainsi à attendre que des solutions soient prises pour programmer l'utilisation d'autres structures pour la Covid-19 et trouver des places. Il y a urgence pour le personnel de santé et pour la prise en charge de la population", lance, ému, ce médecin spécialiste. Un résident du service infectieux avait évoqué sa tristesse face à une collègue médecin atteinte de Covid-19 et pour laquelle aucune place n'avait été trouvée pour l'hospitaliser. Il a fallu maints "coups de fil", pour pouvoir, enfin, lui dénicher un lit. Jusqu'ici, les responsables locaux, que ce soit le directeur de la santé ou le DG du Chuo, font des déclarations allant toutes dans le même sens, en évoquant un plan A et B pour faire face à la recrudescence des contaminations par la Covid-19, tout en refusant d'envisager "l'ouverture d'autres services dédiés à la Covid-19 que si la tendance devient haussière". Au Chuo précisément, tous les services ont repris leurs activités normales. Idem pour le service infectieux qui n'a gardé que 5 à 6 lits pour la Covid-19. À l'EHU qui est saturé, ce sont les locaux de la crèche qui sont utilisés pour la Covid-19. Désormais les hospitalisations n'auront lieu que pour les cas graves, les autres personnes atteintes auront un traitement et devrons rester confinées chez elles. Le directeur de la santé avait indiqué, dans une conférence de presse, que le nouvel hôpital de Chtaïbo, qui n'avait pas encore été réceptionné officiellement, sera exploité exclusivement pour l'épidémie de Covid-19. À noter que dans la journée d'hier une réunion urgente devait se tenir entre les responsables du secteur de la santé et les membres de la cellule de crise et de suivi de l'épidémie à Oran.