Le Dr Bekkat-Berkani, membre du Comité scientifique, plaide pour la généralisation des tests antigéniques, désormais pratiqués par beaucoup de pays. Nouvelle légère baisse des contaminations par le Covid-19. Selon les chiffres communiqués, hier, par le Comité scientifique, le nombre de cas confirmés positifs pour les 24 dernières heures est tombé en dessous de la barre des 600. Il est descendu à 581 nouvelles contaminations par le Covid-19. Ce qui porte le total des cas cumulés à 61 381 contaminations depuis l'apparition de l'épidémie dans le pays. Le nombre de décès déplorés ces dernières 24 heures est de 12, soit un total de 2 013 morts. Selon le bilan du Dr Fourar d'hier, Béjaïa a réalisé un record de contaminations en enregistrant 138 nouveaux cas de Covid-19, suivie de la wilaya d'Alger avec 120 patients contrôlés positifs. Une baisse enregistrée sur 24 heures est-elle vraiment significative ? Pour les médecins qui sont en première ligne et les experts qui suivent de près l'évolution de la pandémie, "cette diminution ne représente rien du tout. Ce nouveau chiffre des contaminations est en net décalage par rapport à ce qui se passe dans les hôpitaux qui sont débordés par l'afflux en masse de malades". C'est dire que l'instance de veille sanitaire a présenté une baisse "du week-end", pour paraphaser le Dr Mohamed Bekkat-Berkani, membre du Comité scientifique. "La diminution enregistrée hier n'est pas aussi significative. On ne peut parler de baisse significative qu'en nous reférant à toute une semaine", expliquera le président du Comité scientifique, avant d'ajouter : "Il faut savoir que dans mes consultations, je vois plus de 10 cas de Covid par jour. Cela sous-entend que les chiffres des tests PCR ne reflètent pas la réalité épidémiologique. Les cas contrôlés positifs chez le privé ne sont pas comptabilisés. Plusieurs enquêtes ont montré que nombreux sont les patients diagnostiqués positifs après l'outil TDM (scanner), mais qui ne sont pas officiellement comptabilisés. Pour toutes ces raisons, le Dr Bekkat-Berkani plaide pour la généralisation des tests antigéniques qui sont désormais pratiqués par beaucoup de pays en ces temps de deuxième vague qui s'annonce plus virulente et plus violente que la première. "Le test antigénique est une option urgente à développer si l'on veut vraiment contenir l'épidémie. On obtient les résultats après un petit quart d'heure. Contrairement à la PCR, ce test cherche en fait une fraction antigénique. C'est-à-dire des protéines présentes à la surface des virus. Il s'effectue via un prélèvement au fond du nez", précisera le Dr Bekkat-Barkani. Les médecins sur le front, qui ne cessent de lancer des SOS en raison de la saturation de certains hôpitaux, rappellent, pour leur part, que les décomptes officiels du Dr Fourar ne prennent en compte que les patients contrôlés positifs au Sars-CoV-2 après scanner : "La majorité des malades hospitalisés a été contrôlée positive après scanner." La dernière enquête de l'INPS, publiée le 3 novembre en cours, a confirmé que le nombre de patients contrôlés par TDM représentent presque le double de malades testés positifs par PCR. Cette étude a fait ressortir une augmentation très significative des malades positifs durant tout le mois d'octobre. Le nombre total de cas cumulés PCR+ à l'échelle nationale est passé, entre la période du 1er au 31 octobre, de 51 690 à 57 942, alors que le nombre de cas contrôlés par TDM a franchi la barre de plus 100 000 contaminations depuis le début de l'épidémie. La même enquête a conclu que les taux d'incidence sont de 121,30 et de 136,01 pour les cas PCR+ pour 100 000 habitants et de 218 et de 243,10 cas TDM+ pour 100 000 habitants pour les mêmes dates. Enfin, le Dr Bekkat-Berkani a réitéré, hier, un nombre de conduites à tenir face cette "brutale" vague épidémique : "Il faut mener une nouvelle offensive médiatique pour essayer de frapper l'imagination des gens. Les autorités locales doivent aussi passer à l'action en matière d'observance des obligations sanitaires de prévention, pour sévir contre les contrevenants. Il est urgent aussi de lancer de séreuses enquêtes épidémiologique pour identifier les clusters de contamination."