Une campagne de nettoiement de grande envergure a été lancée samedi 7 novembre à travers les communes de la daïra de Chahbounia, 90 km au sud de Médéa, à l'effet d'éradiquer les points noirs et de lutter contre la prolifération des foyers de propagation de la leishmaniose, une zoonose qui sévit dans toute la région steppique. Le coup d'envoi de l'opération de nettoiement a été donné en présence des responsables locaux et la participation du mouvement associatif, de la Protection civile, du bureau d'hygiène communal, des organismes publics, à savoir l'ONA, Engoa, Infrafer, GCB... Selon les déclarations des responsables locaux, l'opération de nettoiement touchera tous les quartiers par des actions de désinfection de tous les endroits susceptibles de constituer des biotopes au moustique appelé phlébotome et principal vecteur de la leishmaniose cutanée. La zoonose qui sévit dans toute la bande sud de la wilaya a connu une nette régression du nombre de cas depuis le lancement des campagnes de traitement depuis le début des années 2000. Parmi les principales causes de la maladie, le manque d'hygiène, l'insalubrité ainsi que la prolifération des petits carnassiers, dont les rats des champs, les chiens et animaux errants. L'on indique que les séquelles de la maladie se manifestent en automne, période durant laquelle les services de la santé recensent le plus grand nombre de cas atteints. C'est aussi la période de lutte contre le moucheron par des actions d'épandage visant ses biotopes. Le traitement des oueds et cours d'eau permet de réduire le nombre de piqûres par les moustiques, d'éradiquer les réservoirs du vecteur femelle de la leishmaniose par l'abattage des chiens errants et la destruction des terriers des rongeurs. Ainsi, la campagne de nettoiement est conditionnée par l'hygiène du milieu dans les ensembles d'habitations où les modes de vie pastoraux et la pratique de l'élevage ovin sont conservées par les populations des communes de la daïra. Il faut rappeler qu'une centaine de cas de leishmaniose ont été enregistrés l'année dernière, situation qui a été favorisée par l'absence ou la rareté des opérations d'abattage des chiens errants qui sont les principaux porteurs de la maladie. En outre, la destruction des terriers du rat des champs, ou mérione, l'enlèvement des ordures, l'épandage des insecticides dans les oueds sont aussi considérés comme les moyens de lutte contre la leishmaniose, selon les conseils des spécialistes et des vétérinaires. Par ailleurs, les services de l'inspection phytosanitaire ont de tout temps pointé le doigt vers les communes qui ne mettent pas les moyens pour le traitement intra et péri-domiciliaire par des produits insecticides et où l'assainissement est souvent à ciel ouvert ou dans des fosses septiques qui sont des lieux où prolifèrent le rat noir et le rat d'égout qui sont des réservoirs du moucheron. M. EL BEY