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"Les années noires ont brisé la dynamique cinématographique"
Azzedine Mabrouki, critique de cinéma
Publié dans Liberté le 11 - 11 - 2020

Azzedine Mabrouki est un nom qui revient souvent à la bouche dès qu'il est question de critique de cinéma ou de festivals internationaux. Du moins chez les générations qui ont connu la belle époque du cinéma d'antan. Il est à la fois cette plume critique d'un grand cinéphile et ce regard curieux et fasciné d'un globe-trotter aventurier. Journaliste à "Algérie Actualité" puis à "El Watan", il a aussi collaboré à "Africiné" et "Images francophones". Aujourd'hui que le cinéma en Algérie connaît des jours assez tristes pour ne pas dire sombres, il est bon de se souvenir avec Azzedine Mabrouki de ses beaux moments qu'il partage avec les lecteurs de "Liberté".
Liberté : Quel souvenir gardez-vous de la Cinémathèque algérienne ?
Azzedine Mabrouki : Pendant les décennies 1970-80, la Cinémathèque algérienne a fait vivre le cinéma. On y voyait beaucoup d'œuvres à la hauteur de notre attente. Pas des films commerciaux ou d'horreur, non, c'était plutôt la riche production nationale et les grands classiques du cinéma mondial. On avait le nez dans le cinéma de haute qualité. La cinémathèque nous a appris à voir les images.
Tout comme, en fréquentant les bibliothèques on avait une culture livresque, en allant à la cinémathèque on a acquis une culture cinématographique. La cinémathèque faisait un excellent travail, d'une part en invitant beaucoup de grands cinéastes algériens et étrangers à montrer et débattre de leur travail, et d'autre part en organisant des rencontres dans les salles de répertoire de Constantine, de Tlemcen, d'Oran, d'Annaba, de Saïda...
C'est à partir de là que vous est venue cette plume journalistique...
Oui. De ce fait, les journalistes qui voulaient écrire sur le cinéma ont essayé d'avoir le même tour d'esprit original et pas du tout ennuyeux qu'ils ont vu dans les programmes de la cinémathèque. De mon côté, je l'avoue franchement, j'associais toujours mes reportages sur les festivals avec des récits de voyage, afin de ne pas ennuyer les lecteurs.
Pouvez-vous nous expliquer votre démarche ?
À Algérie-Actualité par exemple – et dans d'autres publications aussi –, j'envoyais souvent des récits de voyage quand j'étais à Bombay, à San Francisco, à Ouagadougou... en plus de mes notes sur le programme des festivals. C'était pour le cinéma que je voyageais, mais aussi pour voir le monde. Je ne me considérais jamais comme un critique professionnel mais comme un globe-trotter voyageant à travers le cinéma.
Algérie Actualité et, plus tard, El Watan ont publié des pages sur Bombay par exemple, une cité qui me fascinait, une cité énorme qui ne dort jamais. Aussitôt les projections du centre culturel Nehru sur Marine Drive terminées, j'allais à Colaba, le quartier yéménite, qui changeait d'ambiance chaque soir et dont les lumières ne s'éteignaient jamais. J'allais aussi à la somptueuse gare Victoria Terminus pour me mêler à la foule des voyageurs et voir les trains en partance...
Vous avez aussi été marqué par la ville de San Francisco...
En effet, j'ai beaucoup écrit aussi sur San Francisco, en marge des projections dans les salles du quartier Japan Town. San Francisco est une ville où il n'est pas facile de marcher à cause de ses collines vertigineuses. Mais un dollar glissé dans une petite boîte à côté du chauffeur de bus ou du Cable Car permet de sillonner la ville de long en large, de Mission au port et au Golden Gate Bridge, en passant par China Town...Je n'oublierai jamais l'ambiance magique du festival de Rio de Janeiro.
Marchant pieds nus sur le sable des plages de Sao Conrado et de Copacabana, frôlant tout un peuple de surfeurs et de sages baigneurs, j'attendais le début des projections pour voir les chefs-d'œuvre du Cinéma Novo, les films de Glauber Rocha, Nelson Pereira Dos Santos, Carlos Diegues.
Le soir, autour des salles de Rio, tout un peuple cinéphile hâtif, pressé, se bousculait, ticket à la main, avec pour seul désir de plonger dans les images. De même qu'à Bombay et San Francisco, j'allai à New Delhi, à Madras, à Bangalore, à Bahia, à Nairobi, au Caire et plus tard à Bangkok, à Toronto, à Montréal, à Rome, à Salonique, à Berlin et à Cannes. J'avoue que la vie d'un globe-trotter cinéphile n'est pas une vie monotone...
Et c'était comment à Alger en ce temps-là ?
De retour à Alger, on fréquentait aussi la salle du Mouggar. Des salles commençaient à s'ouvrir à Riad El-Feth. Mais, comme on le sait, cette dynamique cinématographique a été brisée durant les années noires. On a tout perdu. Les salles se vidaient et tiraient les rideaux définitivement.
Justement, un mot sur ces salles encore fermées...
C'est bien dommage car, de ce fait, les films des jeunes cinéastes algériens sont ainsi privés du public national. Certes, la plupart d'entre eux ne sont pas des œuvres de grand public, mais ce sont souvent des œuvres qui ont beaucoup d'étoffe. Je pense notamment aux films de Tariq Téguia et au très bon travail de Rabah Ameur Zaïmèche.

Propos recueillis par : SAMIRA BENDRIS-OULEBSIR


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