Résumé : Nedjma s'est levée tôt et a préparé le petit-déjeuner. Personne n'y touche. Ils se rendent chez un raqy. Des petits cris leur parviennent. Samra n'est pas rassurée. Elle regrette que son frère refuse de l'écouter. Leur tour vient rapidement. Nedjma entre avec Rédha. Le raqy lui sert un verre d'eau et le force à boire. Il prévient Nedjma que si le djinn lui pose des difficultés, il usera de la force. Il la met dehors, avec ordre de ne pas le déranger durant la séance de désenvoûtement. Depuis que Rédha a avalé l'eau, il est dans un état second, affaibli, sans force, sans volonté. Il est conscient. Son corps ne lui appartient plus. Le raqy lui a retiré ces chaussures et sa veste. Après avoir récité des versets et tourné autour de lui, il se met à le frapper aux pieds, avec une règle en bois. Puis les coups tombent sur tout le corps. Le seul endroit auquel il ne touche pas est le visage. -Okhredj ! Kheli Rédha ! Rouh ! Chaque ordre est accompagné d'un coup. Rédha ne cesse de gémir. Le raqy furieux, le chevauche puis le prend à la gorge, l'étranglant presque. Ces yeux exorbités l'effraient. Quand il desserre les mains du cou, Rédha se met à tousser. -Tu es un dur, toi ! Par la volonté d'Allah, sors ! Sors !, crie-t-il en s'adressant au djinn. Okhredj ! Il se remet à frapper Rédha qui crie, tremblant de peur. Il panique, car il ne peut pas le repousser et l'arrêter. Il ne peut même pas appeler à l'aide. La séance dure une demi-heure, mais pour Rédha, il lui semble être là depuis des heures et il craint de ne pas ressortir de la pièce vivant. Epuisé, le raqy va s'asseoir et prend une serviette pour essuyer ces mains et la sueur de son front. Il sert encore un autre verre d'eau, mais cette fois d'une décoction dont lui seul connaît sa composition. Il soulève la tête de Rédha et le force à boire. -Bois ! Tu seras purifié, et il partira ! Rédha avale, puis il est pris par une quinte de toux qui le fait vomir. Le raqy sort de la pièce. Il demande à la jeune femme, son "assistante" d'apporter des serviettes. Elle nettoie Rédha, le rafraîchit avec des lingettes avant de faire le ménage. -Elhadja, arwahi ! Samra s'est aussi levée et suit sa mère, mais il lui demande de retourner s'asseoir. Nedjma pleure en voyant Rédha dans cet état. Elle s'approche de lui et l'embrasse sur le front, lui caresse la joue. -Bechfa alik wlidi ! Bechfa. -Elhadja, son cas est délicat ! Il faudra plusieurs séances. -Vous n'avez pas pu, c'est ça ? Il habite encore mon fils ? -Allah ghaleb, aujourd'hui, je le découvre ! Je n'ai pas encore pu parler avec lui, savoir d'où il vient, ce qu'il veut chez votre fils ! Mais j'y arriverai, promet le Raqy. Dans quelques jours, votre fils sera guéri et aura récupéré son esprit et son corps ! -Inchallah ya Rabbi. Rédha !, Parle-moi mon fils ! Le raqy intervient. -Belaakel, tout doucement. Il revient à lui. J'ai dû user de la force. Il faudra lui passer cette pommade que je prépare moi-même ! On se revoie mercredi ! -Inchallah. Nedjma sort une liasse de billets de son sac, qu'il ne compte même pas, il la range dans le tiroir de son bureau puis se lève, aide Rédha à s'asseoir, à mettre sa veste et ces chaussures. -Allez, accroche-toi à moi ! Rédha gémit quand elle le prend par le bras. -Fais un effort, lui dit-elle. Tu pèses lourd... -Il n'a pas encore récupéré, lui rappelle le raqy. -Qu'il s'appuie à vous ! Il ouvre la porte et appelle Samra qui écarquille les yeux en accourant vers eux. -Mais qu'est-ce que vous avez fait ? Rédha ? Parle-moi ! Le raqy la prévient. -Il ne faudra pas s'inquiéter s'il ne parle pas tout de suite, s'il ne dort pas, s'il vomit encore...Vous me le ramenez mercredi ! Même de force ! Car s'il refuse, ce n'est pas lui, mais "l'autre !". (À SUIVRE) T. M. [email protected] Vos réactions et vos témoignages sont les bienvenus.