Résumé : Rédha lui fait promettre de ne rien dire aux autres. Elle réussit à le convaincre qu'avec de l'aide il pourra redevenir normal. Rédha doit prendre un congé avant. Nedjma, encore toute bouleversée, éprouve le besoin de parler à sa fille. Celle-ci réalise que ses doutes étaient fondés. Rédha est homosexuel. Ni cheikh, ni prêtre, ni médecin ne pourront le guérir. C'est sa nature. Nedjma ne l'accepte pas... - Mais que se passe-t-il ? Yemma, tu me fais peur. T'es-tu disputée avec Rédha ? Pourquoi tenais-tu tant à le voir ? C'était quoi l'urgence ? Nedjma demande un verre d'eau. Elle l'invite à s'asseoir près d'elle. La jeune femme sent que l'heure est grave. - Il lui est arrivé un accident ? Dis-moi ! - C'est aussi grave qu'un accident, répond Nedjma en prenant sa main. Mon fils est possédé. J'en ai eu la confirmation tout à l'heure. Benti, l'aimes-tu vraiment ? - Quelle question ? Bien sûr que oui, répond-elle. Pourquoi ? Tu en doutais ? C'est mon mari et le père de l'enfant que je porte. Il ne cesse de donner des coups de pied quand il entend sa voix. - Allah ibarek ! Qu'Allah vous comble de joie. Seulement, ma fille, te sens-tu prête à l'aider ? Rédha aura besoin de ceux qui l'aiment, dit Nedjma. Ce matin, je ne voulais pas t'inquiéter, mais hier soir j'avais eu un mauvais présage. Rédha est possédé et on doit tout faire pour que le démon le quitte. Sinon vous n'aurez plus de famille. Tu comprends ? - Qu'est-ce qu'on devrait faire ? - Toi, tu vas rester ici. Rédha et moi retournons au pays pour quelques jours. Là-bas, il y a des cheikhs réputés qui ont la baraka. L'un d'eux aidera Rédha à se débarrasser du démon qui l'habite. Lorsque Rédha rentrera, tu dois aussi l'en convaincre. Puis-je compter sur toi ? - Bien sûr ! J'espère qu'il ira mieux. Mais, Yemma, franchement, je n'ai jamais senti qu'il était mal, dit Fadhéla. Hier soir, il était tout heureux de ta venue, et ce matin, lui rappelle-t-elle, il était déçu de ne pas prendre le petit-déjeuner avec toi. Je vis avec lui depuis des mois et son humeur a toujours été égale. Yemma, es-tu sûre de ce que tu avances ? - Tu le découvriras dans quelques années ; une mère ne se trompe jamais. Fadhéla n'en doute pas une seconde. Mais elle s'inquiète. - Moi aussi, je vais avoir besoin de vous, lui rappelle-t-elle. Je vais bientôt accoucher. Allez-vous tarder là-bas ? - Non, mais j'ignore de combien de séances il aura besoin. Mais je te promets qu'on reviendra avant la naissance. On partira à son retour du bureau. Je vais appeler Samra pour qu'ils viennent nous chercher à l'aéroport. Nedjma n'attend pas le retour de son fils pour boucler sa valise après en avoir retiré les cadeaux, envoyés par Samra et la belle-famille. Fadhéla n'y touche pas. Elle est inquiète et triste. Elle se demande si sa belle-mère ne précipite pas les choses. - Yemma ? Est-ce que tu n'exagères pas ? - Non ma fille. Je te jure qu'un jour tu me remercieras d'avoir anticipé les choses. Je ne veux pas qu'on perde Rédha. C'est mon unique fils. Lorsque Rédha rentre en fin de journée, elle le prend de cours avec ce départ précipité. - Plus vite on sera parti, plus vite on reviendra. Tes soins ne peuvent pas attendre. Sois tu viens avec moi, soit je pars seule et je peux te jurer que tu ne reverras jamais ce visage. Laisse ta carte bancaire et le code à ta femme. Elle saura se débrouiller quelques jours sans toi. Fadhéla se met à pleurer. - Je voudrais venir... - Tu ne peux pas voyager dans ton état. Je te promets de vite revenir, dit Rédha, alors qu'elle se blottit dans ses bras. Je te jure. Inchallah que je reviendrai guéri. - Inchallah ! Le temps de prendre ses papiers, ils se rendent à l'aéroport. Le voyage leur semble interminable. Pendant tout ce temps, Rédha n'a pas soufflé un mot, perdu dans ses pensées... (À SUIVRE) T. M. [email protected] Vos réactions et vos témoignages sont les bienvenus.