La tendance haussière de l'épidémie est beaucoup plus rapide, et ce qui est préoccupant c'est le nombre de cas sévères qui est très élevé par rapport à la période du pic épidémique qu'on a connu durant les mois de juillet et août derniers. Face à la situation sanitaire alarmante liée à la propagation de l'épidémie de coronavirus, une journée scientifique de sensibilisation a été organisée jeudi 12 novembre par l'APW de Sidi Bel-Abbès au siège de la wilaya, dans le but de faire comprendre aux citoyens l'ampleur de cette pandémie ainsi que les risques qu'ils encourent en cas de non-respect strict des règles d'hygiène, de distanciation sociale et de confinement. Lors de cette rencontre qui a suscité un intérêt et un engouement particuliers chez les spécialistes aux prises avec la Covid-19, les élus et membres de l'exécutif de wilaya ainsi que les membres du mouvement associatif, ceux-ci ont eu droit à une série de communications suivies de débats. Dans une déclaration à Liberté, Pr Mourad Taleb, chef du service épidémiologie au CHU Abdelkader-Hassani, a affirmé que loin de semer la panique, les chiffres actuels à Sidi Bel-Abbès sont "alarmants". "Nous n'avons jamais atteint ce nombre alarmant de nouveaux cas de Covid-19. La tendance haussière de l'épidémie est beaucoup plus rapide, et ce qui est préoccupant c'est le nombre de cas sévères qui est très élevé par rapport à la période du pic épidémique qu'on a connu durant les mois de juillet et août derniers", explique-t-il. "Au moment du pic, on a atteint de 120 à 130 malades hospitalisés à l'EPH Dahmani-Slimane et au CHU. À ce moment-là, on avait atteint relativement autour de 15 et 20 malades qui étaient admis en réanimation. Actuellement, nous avons à peine 20 malades hospitalisés dont 10 et 8 malades sévères. Cela veut dire que le nombre de cas sévères est en augmentation", poursuit-il, non sans supputer sur une aggravation de l'épidémie, notamment avec les rentrées scolaire et universitaire mais aussi l'approche de l'hiver. C'est pourquoi Pr Taleb a invité les participants à cette journée scientifique à "lancer une campagne sensibilisation de grande envergure envers la population, car c'est le comportement des citoyens qui va moduler l'épidémie". Lors de son intervention, Dr Sellami, cardiologue et membre de la commission santé, hygiène et protection environnement de l'APW, a expliqué que l'homme est le véritable véhicule de la transmission de ce virus. À l'issue de cette rencontre, le wali a parlé de "phase très critique". "C'est la responsabilité de tout le monde, du simple citoyen au plus haut responsable en passant par les services de sécurité, les élus et les administratifs", soutient-il, avant de nuancer : "On constate ces derniers jours qu'il y a un peu de répondant chez les citoyens, surtout en matière d'usage de la bavette de protection. Même dans les cafés, restaurants et taxis, on veille au strict respect des règles sanitaires particulières." A. BOUSMAHA