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BLIDA RESPIRE
La ville des roses était l'épicentre de la pandémie
Publié dans Liberté le 06 - 06 - 2020

Le personnel du CHU Frantz-Fanon de Blida respire mieux. Il reçoit de moins en moins de cas d'infection au Covid-19. Sur les trois services dédiés à l'épidémie, deux seront fermés lundi prochain.
Jusqu'à la veille du week-end, 35 patients, contaminés au coronavirus, sont hospitalisés dans le centre-hospitalo-universitaire Frantz-Fanon dans la wilaya de Blida, dont certains depuis plus d'un mois. Deux malades sont branchés à des appareils de ventilation artificielle. "Actuellement, une moyenne de 10 malades occupe les lits de la réanimation et jusqu'à 25 sont au service Covid. 0 à 2 patients sont intubés par jour et 0 à 2 décès enregistrés en 24 heures", indique le Pr Bouhamed, infectiologue, administrateur de l'unité réservée aux formes modérées à sévères.
L'établissement hospitalier reprend réellement son souffle, après avoir fonctionné, pendant trois mois, au rythme de l'épidémie virale. "Nous avions une cadence de 50 à 60 admissions par jour et jusqu'à 150 patients hospitalisés en même temps", rappelle l'infectiologue. La durée du séjour dans les services Covid s'étale sur 36 jours (cas avec complications) ou se limite à quelques heures (décès notifiés le jour de l'hospitalisation).
"Les malades nous arrivaient tardivement, dans un état très grave. On en a perdu beaucoup. Ce n'est plus le cas", se réjouit notre interlocuteur. "Au départ, les gens pensaient que le virus tuait systématiquement. Comme le nombre de guéris est en hausse, ils consultent, désormais à la moindre anomalie, estimant qu'il vaut mieux être pris en charge précocement", corrobore M. Chafaï, directeur général du CHU.
Située dans le principal cluster de la charge virale du pays, la structure sanitaire a admis presque 200 patients, contaminés au coronavirus, à partir du 10 mars 2020 (33 cas en mars, 102 en avril, 34 en mai et 4 durant la première semaine du mois de juin). Elle a assuré la prise en charge médicale en externe à 315 patients (70 au mois de mars, 120 en avril, 120 en mai et 15 en juin).
Manque de moyens de protection
"Nous avons été confrontés à une période de flottement par déficit d'expérience. Il fallait informer et former le personnel médical et paramédical sur un virus inconnu. Des médecins et des infirmiers avaient peur de rentrer dans une chambre occupée par un patient atteint de Covid", rapporte le Pr Bouhamed. Les appréhensions du corps médical sont fondées. Les moyens de protection manquaient cruellement, autant que des informations fiables et recoupées sur la circulation du virus et sa virulence. Conséquence : 78 professionnels de la santé et de gestion, employés par le CHU, comptent parmi les hospitalisations dues au coronavirus. "Ils ont tous guéris.
Le Pr Si Ahmed, décédé, n'a pas été contaminé en milieu hospitalier", précise le directeur général de l'établissement. Les malades sont hospitalisés, à l'émergence de l'épidémie, dans l'unité de réanimation du pavillon des urgences médicales.
L'augmentation exponentielle des cas a incité la direction du centre hospitalo-universitaire à installer le service Covid (formes modérées à sévères) dans les locaux de la chirurgie cardiaque et dans le service de traumatologie orthopédique (50 lits chacun). Elle a transféré les activités de la réanimation au service ORL, pas encore inauguré. "Nous l'avons équipé en cinq jours, en 56 lits, dont 51 ont été rattachés à des respirateurs et des moniteurs de surveillance. Nous avions assez de matériel en réserve.
Ce qui nous a permis d'ouvrir un espace pour les cas Covid, dès que nous avons été débordés par le nombre, et de garder suffisamment d'équipements pour les détresses respiratoires sans lien avec l'épidémie, au pavillon des urgences", explique le Dr Adel Boudahdir, maître-assistant en anesthésie-réanimation, chargé de gérer l'unité. Le bâtiment, construit en R+4, ne connaissait pas une activité intense, ce mercredi 3 juin. Treize personnes hospitalisées, deux nouvelles admissions, enregistrées à l'accueil au RDC. Le premier étage, aménagé en chambres de garde et en secrétariat, est quasiment désert.
Ambiance différente au second palier, animé par un incessant va-et-vient de médecins et d'infirmiers, enveloppés dans des tenues de protection individuelle (charlottes, protèges-chaussures, blouses et pantalons à usage unique puis une combinaison d'une seule pièce et une surblouse ainsi que des gants, des masques et des lunettes de protection). "Nous la portons pendant la durée de la garde, soit douze heures.
C'est contraignant, surtout pendant le Ramadhan et quand il fait très chaud. C'est obligatoire contre les risques de contamination", explique le Dr Fahd Chater, anesthésiste. Dans ce palier, un seul lit est occupé par chambre. "Nous n'avons jamais eu un manque de places dans ce service, à telle enseigne que le troisième étage, doté de 24 lits, est resté vide", atteste le Dr Boudahdir, médecin-réanimateur.
Il s'enquiert de l'état d'un quinquagénaire, souffrant d'une complication rare de l'infection au Sars-CoV : une thrombose artérielle. Il sera amputé du pied gauche dans quelques jours. "Il est arrivé dans un état très grave. Il s'en est sorti. Malheureusement, nous n'avons pas pu sauver son pied", regrette le praticien.
Le membre inférieur est complètement nécrosé des suites d'une ischémie aiguë. Le patient a été contaminé par sa mère, elle-même infectée par une parente, dans une veillée mortuaire. "Ma mère n'a pas survécu à la maladie. J'ai pu préserver mon épouse et mes enfants en observant un strict confinement à la maison avant d'être hospitalisé", raconte-t-il. Son récit est interrompu par une résidente.
Elle informe le chef de service du transfert en cours, d'un malade, en détresse respiratoire vers le 4e étage. "C'est dans une salle en open-space que nous installons les personnes intubées. Il est plus facile de surveiller jusqu'à dix malades simultanément", explique le Dr Chater. "Nous nous sommes adaptés. Nous maîtrisons la situation", assure-t-il. "Avec le retour d'expérience, nous comprenons mieux l'épidémie. Progressivement, les équipes ont pris les choses en main.
Nous avons compté sur nos moyens et sur nos compétences", confirme le Pr Bouhamed. Selon le directeur général du CHU, les collectivités locales ont assuré l'hébergement du personnel médical et paramédical dans des hôtels ainsi que leur transport et elles ont fourni les produits de désinfection et les aides alimentaires. Le ministère de tutelle a doté l'établissement de 10 respirateurs et d'une ambulance médicalisée.
La phase critique de l'épidémie est passée. Le comité scientifique du CHU a recommandé la semaine dernière de fermer le service de traumatologie orthopédique. "Il est en stand-by, dans la perspective d'une potentielle seconde poussée de l'épidémie", soutient le Pr Bouhamed. Les risques sont, néanmoins, très faibles. Il est prévu de réaffecter, également, les espaces de la chirurgie cardiaque aux activités de la spécialité d'origine, dès lundi prochain.

Réalisé par : Souhila HAMMADI


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